Barack Obama a appelé Joanne Liu, la présidente internationale de Médecins sans frontières (MSF), pour "s’excuser et présenter ses condoléances" après le bombardement du centre de soins de Kunduz (Afghanistan) qui a fait 22 morts et 37 blessés, ce mercredi 7 octobre. Ces excuses interviennent trois jours après les événements, dans un contexte extrêmement tendu. Alors qu'une enquête américaine est ouverte, ce ne sont pas moins de quatre scénarios différents qui ont été rapportés par le gouvernement en quatre jours.
Une première déclaration américaine annonce qu'il s'agissait d'une attaque défensive pour protéger les troupes américaines attaquée sur le terrain. Le bombardement, qui a duré près d'une heure, aurait accidentellement touché l’hôpital dans lequel 105 patients et 80 membres du personnel, des Afghans et des étrangers, étaient présents. Un porte-parole de l'OTAN parle alors de "dommage collatéral".
Le commandant de guerre, général John Campbell, hiérarchiquement responsable du bombardement, revient rapidement sur la précédente version et suggère que les talibans, ayant décidé de rester dans la ville et de combattre depuis celle-ci, "mettaient en toute connaissance de cause la vie des civils en grand danger". Les talibans seraient responsables d'avoir choisi son front dans une zone urbanisée.
Lundi, le général revient une nouvelle fois sur les faits et affirme que les forces afghanes ont requis une couverture aérienne après un combat tenace pour reprendre le nord de la ville de Kunduz sous les armes des talibans. Il précise également que les forces américaines n'étaient pas menacées. Cet "incident tragique" est survenu alors que "le bombardement tentait de détruire la menace (les talibans) et plusieurs civils ont été accidentellement touchés". Christopher Stokes, le directeur général de MSF, rejette cet argument et insiste sur la responsabilité des tirs américains. L’hôpital a continué à être bombardé pendant plus de trente minutes alors que l'ONG avait averti les armées que son établissement avait déjà été touché par une première frappe dans la nuit.
Mardi matin enfin, devant la commission des Forces armées du Sénat, Campbell affirme que l'attaque a été demandée par les Afghans et souligne une erreur de décision américaine. Il explique : "Bien que les Afghans aient demandé cette aide, il y a une procédure rigoureuse qu'il faut suivre pour autoriser la mise à feu. Nous avions une unité d'opération spéciale déployée qui était en communication avec l'avion qui a lancé l'attaque." Ce bombardement a donc été décidé par une chaîne de commandement américain mais a été demandée par les Afghans.
Entre "dommage collatéral", "incident tragique" et "responsabilité afghane", les versions divergent. MSF demande une enquête internationale indépendante sur ce bombardement que l'ONG qualifié de "crime de guerre". Le Général Campbell doit témoigner jeudi devant une commission de la Chambre des représentants.
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