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Japon : démission de la ministre de l'Industrie sur fond de scandale
La ministre de l'Industrie au Japon a démissionné sur fond de scandale lié à des irrégularités dans l'utilisation de fonds publics.
Le drapeau du Japon à Tokyo (illustration)
La ministre japonaise de l'Industrie, Yuko Obuchi, soupçonnée d'irrégularités dans l'utilisation de fonds politiques, a remis sa démission ce lundi au Premier ministre conservateur Shinzo Abe, selon les médias nippons.
Il s'agit d'un coup dur pour le chef du gouvernement qui avait nommé Obuchi début septembre dans le cadre d'un remaniement destiné à promouvoir la place des femmes et à redonner un nouveau élan à son mandat. La ministre s'est entretenu avec Abe pendant une demi-heure en début de matinée, ont indiqué la chaîne publique NHK et l'agence de presse Jiji. Le Premier ministre a accepté sa démission.
Première démission
Le ministère de l'Industrie n'a pas confirmé l'information, mais les journalistes ont été convoqués à une conférence de presse qui devait démarrer sous peu. Avant Yuko Obuchi, figure emblématique du gouvernement, aucun ministre n'avait démissionné depuis l'arrivée au pouvoir de Shinzo Abe fin 2012.
A 40 ans, cette fille de l'ancien Premier ministre Keizo Obuchi, mère de deux jeunes enfants, était la première femme à prendre la tête du fameux Meti, le lieu stratégique où se décident les orientations industrielles du Japon, même si cette institution, autrefois appelée Miti, a un peu perdu de sa puissance depuis la création d'un poste séparé de la Revitalisation économique.
Dépenses suspectes
Elle avait pour première mission de convaincre les riverains des centrales nucléaires de la nécessité de redémarrer des réacteurs, tous à l'arrêt depuis la catastrophe de Fukushima en mars 2011. D'après des informations de presse, Yuko Obuchi aurait dépensé de 2007 à 2012 plus de 10 millions de yens (près de 74.000 euros) sans aucun rapport avec ses activités politiques, notamment des produits de beauté dans des grands magasins.
L'organisme chargé de lever des fonds pour elle a par ailleurs déboursé 3,62 millions de yens dans une boutique appartenant au mari de sa soeur. Enfin, des partisans de Obuchi se sont vu offrir des places de théâtre sur de l'argent collecté à des fins politiques, pour un coût total de 26 millions de yens.
