Fusillade dans une université aux États-Unis : ce que l'on sait du drame

Une nouvelle fusillade meurtrière a eu lieu aux États-Unis, jeudi 1er octobre. C'est même l'une des plus meurtrières de ces 25 dernières années. Un tireur de 26 ans a fait dix morts et blessé sept personnes à l'Umpqua Community College, un campus universitaire de la ville de Roseburg dans l'État de l'Oregon, situé sur la côte ouest du pays. Il a ensuite été abattu par la police après un nouvel échange de coups de feu. Selon les premiers éléments de l'enquête, il semble que le suspect soit un homme qui glorifiait les tueurs de masse.

Que s'est-il passé ?

L'attaque semble avoir commencé vers 10h30, heure locale, dans cette université qui accueille 3.000 étudiants à temps complet. Le drame s'est principalement produit dans une salle de classe appelée Snyder Hall, située dans le sud-est du campus et où il y avait au moins 35 personnes. Selon le témoignage relayé par le New York Times d'une étudiante de 18 ans, Kortney Moore, un tir à travers la fenêtre a d'abord atteint la tête de son enseignante. Armé de trois pistolets, un fusil d'assaut et plusieurs chargeurs de munitions et vêtu d'un gilet pare-balles, le tireur est ensuite entré dans la salle et obligé les étudiants à se plaquer au sol avant de leur demander chacun leur tour de se relever et de donner leur religion avant de les fusiller.

Une autre étudiante, Cassandra Welding, était dans une classe voisine lorsque les premiers tirs ont éclaté. "Nous avons fermé les portes, éteint les lumières et nous étions tous en panique", a-t-elle expliqué à CNN en indiquant qu'une femme a été blessé à la poitrine en voulant fermer une porte. Au total, 10 personnes sont tombées sous les balles du tireur, sept ont été blessées.

Informée par un appel à 10h38, heure locale, la police n'a mis que quelques minutes à se rendre sur place et à localiser le tireur, selon les données du centre d'urgence recueillies par le journal local The Orgeonian. À 10h44, deux policiers sur place entament une fusillade avec le suspect, qui est neutralisé deux minutes plus tard. "Il ne respire plus", rapporte une communication du 911. À 10h49, sa mort est confirmée. Les autorités, qui ont déployé 20 ambulances, 75 véhicules de police et 6 hélicoptères, ont ensuite verrouillé les salles et les sorties pour sécuriser les lieux.

Que sait-on du tireur ?

À l'origine, la gouverneure de l'Oregon, Kate Brown, assurait que le tireur était "un homme de 20 ans". Mais les médias américains affirment, selon des sources policières, qu'il s'agirait en fait de Chris Harper Mercer, un homme de 26 ans. Originaire de Californie, il avait déménagé dans la région de Roseburg. Un profil que refuse de confirmer la police locale. "Je ne veux pas lui donner le crédit qu'il souhaitait probablement avoir pour cet acte lâche. Vous ne m'entendrez jamais mentionner son nom", a catégoriquement assuré le shérif local John Hanlin.

Les enquêteurs fédéraux s'intéressent particulièrement aux traces sur Internet laissées par Chris Harper Mercer qui ne serait pas un étudiant de l'université. Les premières investigations semblent indiquer qu'il s'agit d'un homme fasciné par les organisations paramilitaires. Il apparaît sur une photo en train de poser souriant avec un fusil et il glorifiait les tueurs de masse. Il avait récemment publié un long message louant les mérites de l'homme ayant abattu en Virginie deux journalistes en direct à la télévision. Il utilisait par ailleurs un pseudo faisant référence aux nazis et postait des photos de propagande de l'armée républicaine irlandaise. Il disait aussi ne pas aimer les religions, ce qui pourrait expliquer les questions à ce sujet posées aux étudiants durant la fusillade.

Par ailleurs, une discussion ouverte sur le forum controversé 4chan intrigue le FBI. Publié mercredi 30 septembre, un message suspicieux d'un internaute anonyme semblait prévenir d'une attaque. "N'allez pas à l'école demain si vous êtes dans le nord-est (du pays, ndlr)". Mais aucun indice ne laisse pour l'instant penser que ce message a un lien avec le tireur et le drame.

La réaction de Barack Obama

Quelques heures après la fusillade, le président Barack Obama a exprimé son exaspération. "Il y a encore eu une fusillade en Amérique. (...) Mais nos pensées et nos prières ne suffisent pas", a-t-il lancé depuis la salle de presse de la Maison Blanche, réclamant, comme il l'a déjà fait à d'innombrables reprises depuis son arrivée au pouvoir en 2009, une évolution de la loi pour mieux encadrer l'utilisation des armes individuelles. "D'une certaine manière, cela est devenu une routine", a-t-il ajouté déplorant la paralysie du Congrès sur ce thème.

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