En novembre 2016, un nouveau Président des États-Unis sera élu. Ils sont 17 côté républicain (droite) à viser ce siège tant convoité. Cette lutte pour l'investiture républicaine de l'élection présidentielle a connu sa première grande joute verbale jeudi 6 août à Cleveland (Ohio).
Fantasque, le riche magnat de l’immobilier Donald Trump a fait le show durant ce premier débat télévisé, alors qu'il caracole en tête des sondages depuis début juillet. Tiendra-t-il le coup durant toute la campagne, ou l'initial favori, Jeb Bush, frère de George W., pourra-t-il renverser la tendance dans cette course de fond ?
Passage en revue des favoris, des thèmes politiques qui seront abordés durant cette campagne et du calendrier avec Soufian Alsabbagh. Un spécialiste des questions de politique intérieure des USA et l'auteur de la seule biographie française de Mitt Romney, le candidat républicain vaincu en 2012 par Barack Obama. Pour Soufian Alsabbagh, les républicains vont "payer" plus tard un début de campagne marqué par les déclarations choc sans débat de fond.
Ce premier débat télévisé des candidats républicains a été organisé par la chaîne conservatrice Fox News qui a misé sur un grand "show" dans la Quicken Loans Arena de Cleveland devant plus de 7.000 personnes. Dans cette période creuse de l'information en plein été, l'idée était de réussir à attirer les foules. Un carton d'audience pour la chaîne, mais pas une avancée au niveau de la qualité du débat.
"Il faut espérer que ça va décoller, car en termes d'idées c'est encore faible, résume Soufian Alsabbagh. La primaire est de plus en plus 'droitisée'. Les républicains vont peut-être tomber dans le piège du populisme à outrance incarné par Trump."
En face, Hillary Clinton, la favorite du camp adverse des démocrates (gauche), qui battrait Donald Trump selon les sondages en cas de duel, s'est également fait remarquer jeudi 7 août, mais pas pour ses idées. Elle a été mise en lumière par un selfie publié pendant le débat par la superstar Kim Kardashian et son mari Kanye West. Un soutien de poids pour la femme de l'ancien Président, et un message viral diffusé à ses nombreux abonnés à travers le monde : 42 millions sur Instagram, 35 millions sur Twitter et 25 millions sur Facebook.
"La bataille se joue aussi sur les réseaux sociaux, rappelle Soufian Alsabbagh. Les républicains étaient en retard en 2008, mais se sont rattrapés depuis." Passée la période de l'été, les choses "sérieuses" devraient débuter. Les thèmes traditionnels des conservateurs "sans aucune révolution", selon Alsabbagh, seront abordés : immigration, avortement, armes à feu. La question de l'environnement n'a par exemple même pas été abordée durant le premier débat.
"L'effet Trump est très largement lié au timing de l'annonce de sa candidature, analyse Soufian Alsabbagh. Il est très différent, provocateur, les électeurs sont tentés par cette alternative par rapport aux candidats classiques". En effet, Donald Trump joue son va-tout en répétant à outrance que l'Amérique pâtit du "politiquement correct", entendant profiter d'une image d'outsider "hors-système". Un "buzz" qui séduit une frange de la population et qui pourrait traduire un ras-le-bol de la politique traditionnelle américaine.
Jeb Bush a tout à perdre. Mais il a bien répondu sur les attaques de Trump. Il est solide
Souffian Alsabbagh, spécialiste du parti Républicain
Pour Alsabbagh, Jeb Bush a tout de même gagné ce premier affrontement indirect entre les deux cadors, même s'il a paru être assez passif. "Bush n'est pas le plus éloquent, ni le plus percutant, mais l'important pour lui est de ne pas perdre le débat, précise le spécialiste. Il a tout à perdre. Mais il a bien répondu sur les attaques de Trump. Il est solide. Il est sur la défensive, mais il a tenu son rang".
En continuant sur ce rythme calme, il devrait quand même pouvoir arriver en position de force d'ici le 1er février, date de la première élection primaire dans l'Iowa. Des primaires qui se dérouleront jusqu'en juin 2016 avant la Convention nationale des républicains du 18 juillet qui officialisera le nom du candidat conservateur à la présidentielle du 8 novembre.
Cette présidentielle 2016 est marquée par la guerre des finances des candidats. Grâce à un arrêt historique de la Cour Suprême datant de 2010 ("Citizens United" vs FEC), les donations sont dorénavant illimités. Plus que jamais, l'argent est ainsi le nerf de la guerre qui mène à la Maison Blanche, ou du moins à l'investiture républicaine.
"Cet arrêt a eu des conséquences énormes sur la vie politique. Aujourd'hui, la recherche de dons est quotidienne, détaille le spécialiste du parti républicain. Il y a dix ans, cette recherche prenait 30% du temps des candidats. Maintenant, c'est 60%".
Il y a dix ans la recherche de dons prenait 30% du temps des candidats. Maintenant, c'est 60%
Souffian Alsabbagh, spécialiste du parti Républicain
Barack Obama s'était appuyé sur les petites donations réunissant un élan populaire en 2008. Tout l'inverse d'aujourd'hui, où les candidats tentent de trouver quelques gros donateurs pour financer leur campagne. Avec succès. "On pourrait arriver à près d'un milliard d'euros levés du côté républicain et pareil chez les démocrates", avance Soufian Alsabbagh.
Dans ce domaine, avantage au richissime Donald Trump, le milliardaire n'ayant pas besoin de partir à la recherche de riches donateurs grâce à sa fortune personnelle. Jeb Bush n'a également aucun souci financier. Les candidats plus "petits" doivent en revanche cravacher dur pour rester dans la course.
Si l'écrémage devrait se faire au fil des mois avec des candidats qui jettent l'éponge faute de moyens, il n'y a jamais eu autant de candidats à la primaire républicaine. "Et surtout jamais autant de candidats sérieux, insiste Alsabbagh. Il y en a une douzaine." Ben Carson, Chris Christie, Ted Cruz, Carly Fiorina, Jim Gilmore, Lindsey Graham, Mike Huckabee, Bobby Jindal, John Kasich, George Pataki, Rand Paul, Rick Perry, Marco Rubio, Rick Santorum et Scott Walker tenteront d'empêcher un duel Trump/Bush.
"Chris Christie et Rand Paul ont attaqué durant le premier débat et ça ne leur a pas réussi, poursuit l'auteur. Marco Rubio et John Kasich en revanche sont des alternatives crédibles à Bush. Et attention à Carly Fiorina", prévient-il.
Mais l'élection présidentielle ne laisse historiquement que très peu de place aux surprises dans cette bataille d'argent et d'influence qui devrait profiter aux gros candidats. Encore faudrait-il qu'ils puissent s'exprimer. Sept candidats n'ont pu participer au premier débat télévisé, et certains participants qui étaient sélectionnés par Fox News ont parlé deux fois moins que la sensation du début de campagne : Donald Trump.
Bienvenue sur RTL
Ne manquez rien de l'actualité en activant les notifications sur votre navigateur
Cliquez sur “Autoriser” pour poursuivre votre navigation en recevant des notifications. Vous recevrez ponctuellement sous forme de notifciation des actualités RTL. Pour vous désabonner, modifier vos préférences, rendez-vous à tout moment dans le centre de notification de votre équipement.
Bienvenue sur RTL
Rejoignez la communauté RTL, RTL2 et Fun Radio pour profiter du meilleur de la radio
Je crée mon compte