Égypte : six hommes condamnés pour le meurtre du Français Éric Lang

Le Français Éric Lang avait été battu à mort dans la cellule d'un commissariat du Caire, le 13 septembre 2013.

Une voiture de police au Caire, le 28 novembre 2014

Crédit : KHALED KAMEL / AFP

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Les faits avaient tendu les relations diplomatiques entre l'Égypte et la France. Six détenus ont été condamnés en Égypte, dimanche 15 mai, à sept ans de prison pour avoir battu à mort un Français. Éric Lang est décédé le 13 septembre 2013 dans une cellule d'un commissariat du Caire alors qu'il était détenu pour un simple oubli de papiers d'identité pendant qu'il circulait dans les rues. Le passeport de l'homme de 49 ans qui enseignait le français avait été apporté au commissariat, mais ne disposait pas de visa de séjour valide, selon les autorités. Après six jours de détention, alors qu'un magistrat avait ordonné sa remise en liberté au lendemain de son arrestation, l'homme avait été roué de coups par six codétenus.

Au terme de leur procès, les accusés ont été reconnus coupables de "coups ayant entraîné la mort". Les avocats de la défense ont aussitôt fait part de leur volonté de faire appel. La défense estime que l'autopsie, qui a déterminé qu'Éric Lang avait été battu à mort avec une barre de fer et un câble électrique, tend à prouver que ce meurtre macabre ne peut avoir été commis qu'avec la complicité des policiers, voire par eux seuls. La mère et la sœur du défunt partagent elles aussi cette version. Elles ont d'ailleurs porté plainte contre deux commissaires de police et le ministre de l'Intérieur égyptien pour "séquestration" et "non-assistance à personne en danger".

Répression impitoyable de l'opposition

Une querelle diplomatique avait déjà fait rage en février dernier entre l'Égypte et l'Italie pour des faits semblables. Giulio Regeni, jeune étudiant italien, avait été retrouvé mort dans un fossé, portant des traces de torture, neuf jours après son enlèvement au Caire. La presse italienne soupçonne les services de sécurité de l'avoir arrêté et torturé des jours durant, ce que le gouvernement égyptien nie farouchement. Depuis qu'il a destitué Mohamed Morsi en 2013, le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi, ex-chef de l'armée, dirige un régime ultra-autoritaire selon les organisations internationales de défense des droits de l'Homme, et réprime impitoyablement toute opposition ou voix critique.

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