Paris, Bruxelles, Orlando, Nice... Une enquête du New York Times parue ce jeudi 4 août nous en apprend un peu plus sur les rouages de Daesh et en particulier sur l'Emni, un service confidentiel de l'organisation jihadiste qui coordonne le terrorisme sur l'ensemble du globe. Un ancien membre de Daesh, Harry Sarfo, a accepté de témoigner pour le quotidien américain depuis sa cellule de prison placée sous haute-sécurité en Allemagne.
Il explique alors s'être rendu en Syrie l'année dernière, dans la zone occupée par l'État islamique. Mais à peine arrivé sur le sol de Daesh, ce dernier est prié par des hommes du "service secret" du groupe, visages masqués, de rentrer chez lui, en Allemagne, car c'est de là-bas qu'il sera le plus utile à la stratégie de Daesh. L'idée : répandre le terrorisme à travers le monde.
L'Emni serait, selon le New York Times, la "combinaison d'une force de police interne et d'une branche d'opérations externes". Auparavant considéré comme un simple service de sécurité intérieure, l'Emni a progressivement été chargé de coordonner les opérations extérieures de Daesh. Le New York Times affirme avoir tiré ses conclusions de rapports des services secrets français, belges, allemands et autrichiens qu'il a pu consulter, et qui étayent les déclarations de l'ancien combattant de Daesh et des officiels américains rencontrés pour l'enquête.
Il y a un an, Le Parisien donnait déjà un aperçu, à travers les aveux d'un jihadiste à la DGSI, de la mission de l'Emni. Celle-ci consistait à "envoyer des gens partout dans le monde pour mener des actions violentes, tuer ou bien recruter des jeunes ou ramener des produits chimiques pour les armes". "Chaque espion touche 50.000 euros par l'Emni pour faire une attaque en Europe", poursuivait le jihadiste.
Selon le New York Times, Daesh "a commencé à envoyer des combattants à l'étranger il y a deux ans", en 2014, année de création de l'Emni. Il s'agit d'un organigramme complexe, "multiniveaux", subdivisé en services secrets régionaux : "affaires européennes", "asiatiques" et "arabes", comme le détaille Harry Sarfo, l'ancien membre de Daesh interviewé par le quotidien américain depuis sa cellule allemande.
Le tout est orchestré par Muhammad al-Adnani, porte-parole et chef de la propagande de l'État islamique.
Originaire du nord de la Syrie, cet homme de 39 ans est un leader mystérieux dont peu de membres de Daesh ont déjà vu le visage. Harry Sarfo dit l'avoir rencontré lorsqu'il a prêté allégeance à l'État islamique, mais sans le voir toutefois, puisque ses yeux avaient été bandés pour l'occasion.
Des "lieutenants" chapeautent ces services. Parmi eux figurent un dénommé Abou Souleymane, Français âgé d'une trentaine d'années, et Abou Ahmad, un Syrien. Ils font partie de la garde rapprochée de Muhammad al-Adnani, selon des sources du renseignement américain citées par le New York Times. Chargés de repérer les combattants, déterminer les cibles, et assurer la logistique des attaques, ces deux hommes seraient directement liés aux attentats du 13 novembre à Paris.
L'enquête explique qu'"au moins dix attaques mortelles envers les occidentaux" sont imputables à ce service. D'autres part, "plus de trente personnes travaillant pour ce groupe" auraient été arrêtées avant de commettre des attaques sur ordre de l'Emni.
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