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Jair Bolsonaro a récolté plus de 48% des vois au premier tour de l'élection présidentielle au Brésil (archives).
Crédit : CC / Attribution 3.0 Brésil
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"Je ne la violerais jamais car elle est très laide" : la petite phrase prononcée par un député brésilien à propos d'une de ses collègues soulève l'indignation dans le pays sud-américain, où chaque jour 137 agressions sexuelles sont dénoncées.
L'affaire remonte au 10 décembre, quand Jair Bolsonaro, député de l'opposition, s'en est pris à Maria do Rosario Nunes, ancienne ministre des Droits de l'homme et députée du Parti des travailleurs de Dilma Rousseff.
J'ai dit que je ne te violerais pas parce que tu ne le mérites pas !
Jair Bolsonaro
Les deux députés sont en guerre depuis des années, et lors d'une session parlementaire, le militaire à la retraite de 59 ans est sorti de ses gonds après des propos de sa collègue contre la dictature (1964-1985). "Il y a quelques jours tu m'as traité de violeur. Et j'ai dit que je ne te violerais pas parce que tu ne le mérites pas !", s'est alors exclamé Jair Bolsonaro, connu pour ses attaques féroces contre la gauche.
La députée victime de cette phrase, Maria do Rosario Nunes, à Genève, le 27 février 2012 (archives).
Crédit : FABRICE COFFRINI / AFP
On ne sait pas dans quelles circonstances Maria do Rosario Nunes l'avait précédemment qualifié de "violeur". L'insulte avait alors déclenché une polémique sur l'échiquier politique brésilien, habitué pourtant aux coups bas en tous genres, et provoqué l'indignation de nombre de Brésiliens sur les réseaux sociaux.
Loin de faire son mea culpa, le député a mis de l'huile sur le feu le jour suivant, dans un entretien au journal Zero Hora, tout en expliquant que sa petite phrase n'était que de l'"ironie". "Elle ne mérite pas (d'être violée) car (...) elle est très laide. Ce n'est pas mon type. Je ne la violerais jamais", a-t-il alors déclaré.
Le député, qui souligne être en faveur de peines plus sévères en cas de viol, a assuré que "jamais (il) ne demander(ait) pardon" à la députée. Cette dernière a déposé plainte pour injure et calomnie, de même que le ministère public, pour incitation publique au viol.
L'affaire a servi de déclencheur pour un projet de loi, approuvé mercredi au Sénat, reconnaissant le crime de féminicide. La proposition devra être validée par les députés puis recevoir le feu vert présidentiel. Mais la polémique a aussi mis en exergue le fond machiste de la société brésilienne, où les agressions contre les femmes sont monnaie courante.
"En 2013, 50.320 agressions sexuelles ont été dénoncées, mais grâce à des enquêtes internationales nous savons qu'à peine 35% des victimes portent plainte, donc au Brésil il peut y avoir jusqu'à 143.000 viols par an", a indiqué la directrice du Forum brésilien de sécurité publique.
Selon elle, le phénomène est dû à une "tradition machiste bien ancrée, dans laquelle la femme est encore culpabilisée pour l'agression qu'elle subit, que ce soit pour sa façon de s'habiller ou de marcher".
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