Nouveau rebondissement dans l'affaire Harvey Weinstein. Le producteur et sa principale victime présumée ont entretenu une relation amoureuse suivie durant plusieurs années après les faits allégués, affirme la défense du producteur américain déchu, correspondances à l'appui. Cette femme est la seule parmi les trois victimes présumées figurant dans l'acte d'accusation qui aurait été victime de viol, les deux autres ayant fait état d'agressions sexuelles.
Selon son témoignage, les faits seraient intervenus en mars 2013. Vendredi 3 août, dans un recours en annulation de la procédure qui comprend plus de 150 pages, les avocats d'Harvey Weinstein ont produit de nombreux extraits de correspondances qui témoignent, selon eux, d'une relation amoureuse suivie, qui se serait prolongée au moins jusqu'en 2017.
Certains emails datent de quelques semaines seulement après les faits présumés et montrent que la victime a cherché, à de nombreuses reprises, à revoir Harvey Weinstein. "J'espère pouvoir te croiser aujourd'hui", "je peux déjeuner si tu as le temps", indiquent certains messages. La défense souligne que le ton employé par la victime présumée, dont le nom n'a pas été révélé publiquement, est "clairement chaleureux".
"Je t'aime, toujours. Mais je déteste avoir l'impression d'être un plan cul", écrit la femme dans un email daté du 8 février 2017. Pour les avocats d'Harvey Weinstein, cette expression montre que la victime présumée "semble reconnaître la nature consensuelle et intime de sa relation avec Harvey Weinstein".
La correspondance présentée par la défense montre également que la femme a cherché à présenter sa mère à son agresseur présumé plus d'un an après l'incident allégué. La défense est emmenée par l'avocat new-yorkais Benjamin Brafman, qui a notamment conseillé Dominique Strauss-Kahn dans l'affaire Nafissatou Diallo.
Elle produit également des messages montrant que la victime présumée a sollicité Harvey Weinstein pour l'aider à décrocher un emploi ou devenir membre d'un club privé. Même en cas d'abandon des charges liées à ce viol présumé, le créateur du studio Miramax serait encore passible de la réclusion criminelle à perpétuité pour les deux autres faits retenus contre lui. Pour tenter d'affaiblir encore davantage l'acte d'accusation, la défense rappelle que les deux autres incidents imputés à l'ex-magnat de Hollywood remontent à 12 et 14 ans.
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