La grippe aviaire est de retour en Europe depuis début novembre et les chercheurs de l'Institut national de la recherche agronomique (Inra) estiment que la France est "en situation de vulnérabilité", surtout l'hiver où le virus survit plus longtemps.
"Nous sommes en situation de vulnérabilité, d'émergence sur le territoire européen", a expliqué le chef du département santé animale de l'Inra, Thierry Pineau, lors d'une conférence de presse vendredi 5 décembre. D'autant qu'avec la baisse des températures, le virus va survivre "quelques semaines" alors qu'il ne résiste que "quelques heures dans un environnement chaud et sec", poursuit Jean-Luc Guérin, vétérinaire et virologiste aviaire.
Et si certains oiseaux migrateurs ont déjà traversé la France, il y a des mouvements non migratoires qui peuvent intervenir. Lors de la précédente crise grippe aviaire en France, en 2006, le H5N1 est arrivé par un oiseau qui est passé du Rhin à la Dombes dans l'Ain à la suite d'un coup de froid, rappelle le chercheur.
Cette fois-ci c'est une autre souche, le H5N8, qui est apparu en Allemagne début novembre, avant de se retrouver dans plusieurs élevages en Angleterre et aux Pays-Bas. Selon l'Inra et l'Anses (Agence de sécurité sanitaire), l'hypothèse la plus vraisemblable est qu'il soit arrivé en Europe par la Sibérie, "transporté par des oiseaux migrateurs".
Mais la contamination pourrait aussi être liée à des activités humaines, "soit par contacts de l'homme avec l'avifaune sauvage, soit liée à des mouvements d'animaux, de véhicules ou l'apport d'aliments". Aucun cas n'a pour l'instant été décelé en France mais le gouvernement a décidé de passer au stade du risque "modéré" (contre "faible" précedemment) ce qui implique des mesures notamment afin d'éviter tout contact des volailles d'élevage avec l'avifaune.
L'Inra travaille actuellement sur la souche H5N8 afin de "prédire et apprécier sa dangerosité et sa transmissibilité d'une espèce à une autre". Pour l'instant, l'institut a établi qu'elle représentait "un danger véritablement limité en matière de santé publique humaine", mais qu'elle était "très pathogène" pour les volailles, provoquant de "véritables hécatombes".
"Un virus très virulent chez le poulet ne sera pas forcément adapté aux hommes, il pourrait même y faire moins de dégâts", souligne Jean-Luc Guérin. D'ailleurs les études sur le furet, très proche de l'homme dans sa capacité à recevoir un virus, ont montré que le H5N8 était moins sensible chez lui que le H5N1.
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