Le président François Hollande est arrivé au Qatar ce lundi 4 mai. Il doit assister à la signature du contrat Rafale. Il se rendra ensuite à Riyad, en Arabie Saoudite, où il sera mardi l'invité d'un sommet du Conseil de coopération du Golfe (CCG). Une première pour un chef d'État occidental.
Peu après son arrivée à Doha, François Hollande devait s'entretenir avec l'émir du Qatar, Cheikh Tamim ben Hamad Al-Thani, pour évoquer, outre le Rafale, les multiples crises qui secouent la région, à commencer par la guerre au Yémen voisin.
Le président français, accompagné des ministres des Affaires étrangères et de la Défense, Laurent Fabius et Jean-Yves Le Drian, devait assister ensuite à la signature officielle de deux contrats.
Le premier, conclu par l'État du Qatar avec les industriels - Dassault Aviation, constructeur du Rafale, et le fabricant européen de missiles MBDA, qui en fournit l'armement - officialisera la vente de 24 Rafale au petit émirat gazier, six en version biplace et 18 en version monoplace, pour 6,3 milliards d'euros.
Et le second, confidentiel, sera un accord intergouvernemental portant sur la formation de 36 pilotes et d'une centaine de mécaniciens, mais traitant aussi d'autres questions comme l'instruction d'officiers de renseignement. Appareil "multirôle", le Rafale est aussi un avion de reconnaissance doté de puissants moyens d'observation.
Le président français s'envolera dans l'après-midi pour l'Arabie Saoudite, où il s'entretiendra dans la soirée avec le nouveau roi Salmane. François Hollande sera ainsi le premier chef d'État occidental reçu en Arabie Saoudite depuis le vaste remaniement à la tête du royaume, premier exportateur mondial de brut.
Le roi Salmane, qui a accédé au trône en janvier, a fait de l'un de ses neveux, Mohammed ben Nayef, le nouveau prince héritier, et de l'un de ses fils, le prince Mohammed ben Salmane, le futur prince héritier, second dans l'ordre de succession, tandis que l'actuel ambassadeur saoudien à Washington, Adel al-Jubeir, prend la responsabilité de la diplomatie de son pays.
Une déclaration commune franco-saoudienne portant sur une "feuille de route" politique, économique, stratégique et militaire sera signée à l'occasion de cette visite, indique-t-on à l'Élysée.
Mardi matin, François Hollande devrait s'entretenir aussi avec l'ancien Premier ministre libanais Saad Hariri. Puis il sera l'hôte d'un sommet extraordinaire du CCG qui réunit l'Arabie saoudite, Bahreïn, les Émirats arabes unis, Oman, le Koweït et le Qatar.
A l'ordre du jour de cette rencontre : le programme nucléaire de l'Iran, grand rival chiite des monarchies sunnites du Golfe, la lutte contre le groupe État islamique en Irak et en Syrie, et la guerre au Yémen.
A l'exception du sultanat d'Oman, toutes les monarchies arabes du Golfe participent à la coalition qui mène depuis le 26 mars des raids aériens au Yémen, sous la conduite de Riyad, pour empêcher une rébellion chiite, soutenue par l'Iran, de prendre le contrôle de l'ensemble de ce pays frontalier de l'Arabie Saoudite.
Lundi, l'organisation humanitaire Action contre la faim a appelé François Hollande à tout faire, lors de sa visite à Riyad, pour obtenir une cessation des hostilités au Yémen et la levée du blocus qui empêche la distribution d'aide aux civils.
Hôte du CCG, le président français grille quelque peu la politesse à son homologue américain Barack Obama, qui recevra les dirigeants de cette instance à la mi-mai à la Maison Blanche et à Camp David. Il tentera de les rassurer sur l'accord-cadre conclu début avril avec l'Iran sur son programme nucléaire, soupçonné par les Occidentaux de dissimuler des finalités militaires.
La visite de François Hollande, ajoute son entourage, est susceptible de "s'inscrire dans une possible nouvelle ère" si cet accord-cadre débouchait sur un accord final avec Téhéran fin juin.
L'Arabie Saoudite est également très méfiante à l'égard de l'Iran, redoutant que ce pays n'encourage la prolifération nucléaire dans la région.
Les relations "éclatantes" de la France avec les puissances sunnites, dont l'Arabie Saoudite, étaient saluées lundi par les éditorialistes français, mais suscitaient également des commentaires prudents.
"En Arabie Saoudite, le grand écart avec une société dont le rigorisme religieux s’affirme chaque jour un peu plus ne pourra tenir éternellement", avertit ainsi Isabelle de Gaulmyn dans La Croix.
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