Présidentielle 2017 : le programme économique d'Alain Juppé, "c'est du sel et du poivre, mais pas beaucoup de sucre"

"Ce n'est pas du rock'n''roll" : c'est ainsi qu'Alain Juppé qualifie son propre programme économique. À se plonger dans son livre-programme Cinq ans pour l'emploi, on se dit qu'il a bien raison. Il y a là une ambition : retrouver le plein emploi en France en cinq ans. Il y a aussi un diagnostic sur le mal français. Un diagnostic étayé, charpenté, détaillé, documenté, qui débouche sur une idée simple, qui court comme un fil rouge tout au long de l'ouvrage : l'économie française a besoin de davantage de liberté pour se développer, pour garantir le niveau de vie, l'emploi et la protection sociale des générations futures.
Il y a enfin des propositions, nombreuses, qui se concentrent sur trois thèmes. D'abord, la diminution de la sphère publique, avec 80 à 100 milliards d'euros de réduction de dépenses de l'État, des collectivités locales et la Sécu. Il prône 250.000 fonctionnaires de moins. Jamais de tels chiffres n'ont été atteints par aucun gouvernement.
Deuxième thème : une révolution sur le marché du travail, avec des licenciements facilités, des allocations chômage dégressives, une durée légale portée à 39 heures par semaine et un système de formation puissamment transformé. Enfin des baisses d'impôts importantes, pour l'essentiel destinées aux entreprises, mais pas grand-chose pour les ménages.

En résumé, du sel et du poivre, mais pas beaucoup de sucre. Au terme de ce plaidoyer pour une France libérée, on se demande si les électeurs peuvent voter délibérément pour le purgatoire, même avec l'espoir du paradis, après que la liste efforts à accomplir a été détaillée avec une telle précision.