Immobilier : le secteur du bâtiment reste englué dans sa morosité
REPLAY / ÉDITO - D'après les statistiques du ministère du Logement, le secteur du bâtiment ne parvient pas à reprendre. Le déséquilibre du rapport prix-pouvoir d'achat des ménages empêche l'activité de décoller.
Le ministère du Logement vient de publier les chiffres des constructions neuves du premier trimestre.Que ce soit pour le présent avec les mises en chantier ou pour l’avenir avec les demandes de permis de construire, le constat statistique est sans appel : le bâtiment reste englué dans sa morosité. Pour l’immédiat les mises en chantier continuent de reculer, elles sont en chute de 9 % sur 12 mois et les autorisations de construire sont en repli de 7 %. On note aussi un taux d’annulation des permis de construire pour les maisons individuelles mais aussi pour le logement collectif, supérieur à la moyenne des dix dernières années. Même si facialement les ventes ont légèrement repris et les promoteurs écoulent actuellement leurs stocks avec des opérations commerciales parfois innovantes, le secteur poursuit son chemin de croix avec dans son sillage une aggravation des défaillances de PME et son lot de suppression de postes.
Une reprise économique qui ne concerne pas le logement
Cela peut paraître paradoxal car la demande existe : le manque de logements décents et adaptés aux besoins des français est évalué à près d’un million d’unités sur l’ensemble du territoire. ET cette demande est globalement solvable : le taux d’épargne des français est très élevé et les taux de crédit immobilier sont historiquement bas. On n’a jamais bénéficié de prêts à des taux aussi faibles depuis 170 ans. En fait, si le logement ne décolle pas c’est tout simplement parce que le rapport prix / pouvoir d’achat des ménages est déséquilibré. Les logements neufs sont trop chers pour des français dont le revenu annuel s’est érodé ces cinq dernières années. Il était de 49.200€. Il n’est plus en moyenne que de 47.450€ selon l’INSEE.
Le législateur qui empile souvent sans cohérence les normes coûteuses, les maires qui ont des exigences pas toujours rationnelles, les prix du foncier en particulier dans les régions en tension et la perversité des aides au logement qui pèse à la hausse sur le prix final. Sans oublier l’industrie du bâtiment elle-même, qui n’a pas encore fait sa révolution technologique. Les causes sont multiples et il est impossible de construire à moins de 3000 € du mètre carré. Quand vous y greffez les frais financiers, de commercialisation, les taxes, l'addition fait reculer les candidats. Et pleurer les professionnels.
Le repère du jour
Plus d'un million de personnes ont bénéficié du dispositif de départ anticipé en retraite depuis sa création en 2004. Et l'Allemagne devrait perdre 10 millions d'habitants d'ici 2060. La population en âge de travailler devrait passer de 49 millions à 36 millions à cette date. Les soucis sont devant.
La note du jour
14/20 à la région Midi Pyrénées. C'est la région française qui a produit le plus d'énergie verte l'an dernier. 71% de sa consommation régionale vient des énergies alternatives.
