Selon l'Insee, il y a en France 15,848 millions d'emplois marchands. Il s'agit des emplois créés par les entreprises privées. C'est le vrai indicateur de la vitalité de l'économie française. Quand on regarde ce chiffre sur longue période, on voit que notre pays avait déjà atteint ce niveau d'emploi marchand, exactement, au quatrième trimestre de 2001. Cela veut dire que la France n'a pas créé d'emploi marchand depuis quatorze ans. Sur la même période, la France a gagné 5 millions d'habitants, passant de 61 à 66 millions. Le nombre d'emplois privé n'a pas bougé, alors que le nombre d'habitants a progressé de presque 10%.
Sur ces quinze années, la France a fabriqué des chômeurs (ils sont bien plus nombreux qu'à l'époque), des retraités (ils sont aussi davantage qu'en 2001) et des fonctionnaires et des travailleurs du secteur de la santé, travailleurs sociaux du secteur associatif (ceux-là sont presque 900.000 de plus qu'en 2001). Chômeurs, retraités, fonctionnaires ou employés du secteur associatif : tous vivent non pas de la production de richesses, mais pour l'essentiel de la redistribution. Il le subissent d'ailleurs, les chômeurs au moins.
À partir du même nombre d'employés dans le secteur productif, on finance plusieurs millions de personne en plus. Avec ce constat, on comprend pourquoi il a fallu augmenter les impôts, et pourquoi même avec des impôts en plus, il a fallu creuser le déficit pour financer cette redistribution.
Sur la période 1987-2001, la France avait créé 2,5 millions d'emplois. Quelle différence ! Il y a plusieurs explications. D'abord, à la fin des années 1980, la France était sur-compétitive. Elle profitait de toutes les dévaluations massives du franc dans les années 1980. Elle était en excédent commercial. Ensuite, l'Allemagne au contraire était sur le flanc, à cause de la réunification qui est intervenue en 1990. Du coup, l'Allemagne nous achetait des produits - des Renault, par exemple - au lieu d'exporter. Les Allemands consommaient, au point qu'on leur vendait plus qu'ils ne nous vendaient à cette époque-là.
Ensuite, la mondialisation n'existait pas, il n'y avait pas de délocalisations ! En 1989, Renault fabriquait 4 millions de voitures en France, contre moins d'un million aujourd'hui. De plus, à l'époque la France travaillait 39 heures par semaine, et pas 35. La mise en place des 35 heures, en 2000-2002, juste au moment où la création d'emploi s'infléchit en France, a plombé la compétitivité du pays, et cela d'autant plus que la France entre dans l'euro justement à cette époque. Impossible de dévaluer pour corriger. Le cocktail 35 heures et union monétaire a été dévastateur.
La crise financière a dû jouer aussi pour expliquer la mauvaise performance de la période récente. C'est la dernière explication de cette énorme différence. Sur les dernières années, nous avons subi la crise du siècle, et nous n'en sommes toujours pas remis. Sur la première période (1987-2001), le PIB français a augmenté de 40%, alors que ce n'est que de 15% sur les années qui suivent.
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