C’est une ère d’incertitudes qui s’ouvre devant le Royaume-Uni avec la victoire du Brexit, ce vendredi 24 juin. Les pro-européens l’avaient répété, le Royaume-Uni va souffrir de sa sortie de l’Union européenne. Le Brexit n’est même pas encore officiel que les premières conséquences économiques sont déjà là. La livre sterling est en chute libre et a déjà perdu 11% face au dollar dans la nuit de jeudi à vendredi, son plus bas niveau depuis 1985. Mais la sortie de l’Union européenne de la cinquième puissance économique mondiale a un effet international. Les bourses de Hong Kong et Tokyo ont plongé de 5% et celles des autres places financières risquent d’en faire autant à leur ouverture, ce vendredi.
Cette sortie de l'Union européenne va provoquer le relèvement des barrières commerciales, avec 5,6 milliards de livres (7,2 milliards d'euros) par an de droits de douane supplémentaires. Ce qui va jouer sur l'attractivité du Royaume-Uni, "de nombreuses entreprises utilisent le Royaume-Uni comme porte d'entrée vers l'Europe et certaines d'entre elles ont prévenu qu'elles relocaliseraient leur siège européen en cas de Brexit", avertit Scott Corfe, directeur du Centre for Economics and Business Research. Conséquence directe, les investissements étrangers vont baisser au Royaume-Uni.
Le Brexit va aussi avoir des conséquences directes sur
la City, le quartier d'affaires de Londres. Ne pouvant plus vendre sans entrave
leurs services financiers depuis le Royaume-Uni vers les pays de l'UE, les
banques vont délocaliser les emplois, une centaine de milliers d'emplois
financiers pourraient être concernés d'après la société de lobbying
TheCityUK.
L'économie
anglaise de ces dernières années avait été dopée par la main d'oeuvre en
provenance d'Europe de l'Est et du Sud qui va maintenant se tarir. Le BTP ne
pourra plus compter autant sur l'afflux migratoire. L'aéronautique,
avec l'entreprise européenne Airbus au centre des attentions, ou l'automobile en
plein boom au Royaume-Uni pourraient souffrir pour leur part de nouvelles
barrières douanières. Plus globalement c'est tout le "Made in Britain" qui
pourrait être concerné avec notamment l'hypothèse d'un deuxième référendum sur
l'indépendance écossaise. D'après une étude de la firme PWC, le Brexit pourrait détruire près d'un million d'emploi.
Le FMI
envisage un scénario défavorable avec une récession dès l'an prochain et une
montée du chômage à 6,5% d'ici deux ans pour le Royaume-Uni. L'Institut des
études budgétaires prévoit un manque à gagner annuel compris entre 20 et 40
milliards de livres d'ici à 2020, en tenant compte de l'arrêt de la contribution
britannique aux comptes de Bruxelles.
Le Brexit va maintenant entamer un cycle de négociations : conditions de sortie de l'UE, négociation de nouveaux accords avec elle et
conclusions de traités commerciaux avec les pays extérieurs à l'UE liés à cette
dernière par une entente. Le gouvernement britannique a déjà prévenu, elles
pourraient durer une bonne dizaine d'années. Autant de temps d'incertitudes pour
l'économie britannique.
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