Un krach de plus de 5% à la bourse de Paris lundi 24 août. Une forte reprise de +4,1% le lendemain ? Les boursiers seraient-ils devenus fous, à faire exactement le contraire de ce qu'ils ont fait la veille ? Une histoire incroyable illustre la situation. Elle s'est passée en début de semaine à New York. Apple, le constructeur informatique, était pris dans le krach, comme toutes les autres valeurs américaines, et perdait plus de 13% en début de séance.
Son patron, Tim Cook, a alors envoyé un mail à une chaîne d'info boursière, avec des propos rassurants sur ses ventes en Chine. Ce simple courriel d'une centaine de mots, sans aucun chiffre, a été publié par la chaîne de télévision. Cela a suffi à faire monter le cours d'Apple de plus de 10%. En quelques minutes, la valeur d'Apple a progressé de près de 70 milliards d'euros. Cela représente 35 fois la valeur d'Air France, pour quelques mots de Tim Cook. Tout cela n'a plus aucun sens. On est dans la sur-réaction permanente. L'hystérie, même.
Comment expliquer la volatilité extrême des boursiers ? D'abord par le fait que ce sont des ordinateurs qui font maintenant plus de la moitié des transactions boursières, avec des programmes qui leur commandent de vendre ou d'acheter en fonction de l'info qu'on leur transmet. Les machines sont encore plus bêtes que les boursiers. Encore plus moutonnières, au moins.
Ensuite, il y a le fait que les banques et les compagnies d'assurance du monde entier détiennent moins d'actions qu'avant. La réglementation post-crise financière le leur interdit. Or, ces investisseurs étaient des actionnaires de long terme, qui ne vendaient pas facilement, et qui stabilisaient le marché. Ils ont été remplacés par des fonds d'investissement qui cherchent le rendement à court terme pour leurs clients.
Il va falloir s'habituer à ces fortes variations. D'autant que tous les marchés du monde sont gonflés artificiellement par les grandes banques centrales, aux États-Unis, dans la Zone euro, au Japon, en Chine et au Royaume-Uni. Les cinq plus grandes économies du monde ont des taux d'intérêts très bas. Cela n'est jamais arrivé. Cela s'explique bien sûr par la crise qu'il a fallu combattre. Ces soldes permanents sur l'argent permettent aux boursiers de s'endetter pour acheter des titres.
En plus, ces banques centrales achètent elles-mêmes des titres financiers sur les marchés. Les autorités monétaires ont jeté non pas des milliards, mais des milliers de milliards d'euros sur les marchés depuis la crise. Du coup, l'édifice est fragile. Les boursiers sont comme drogués. S'ils n'ont pas leur dose d'argent frais, ils dépriment au moindre choc.
Cet argent a été créé ex nihilo par les banques centrales qui seules ont ce pouvoir. Elles ont le monopole de l'émission de la monnaie. Il suffit qu'elles rajoutent quelques zéros à leur compte en banque pour faire leurs emplettes. L'idée était que si on aidait la bourse, on redonnait confiance aux investisseurs et que l'économie mondiale allait repartir.
Cela a fonctionné en partie aux États-Unis et en Angleterre. Mais c'est comme un traitement médical qui aurait des effets secondaires considérables. D'abord parce que finalement, cela rend les marchés financiers plus volatils, plus vulnérables. Et ensuite parce qu'on détruit peu à peu la valeur même de l'argent, en en créant ainsi massivement.
Le risque est de voir, à terme, une crise de confiance généralisée dans le système monétaire mondial, devant une crise aiguë d'inflation.
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