Si les entreprises cherchent à faire travailler davantage leurs salariés, c'est tout simplement pour augmenter le temps de travail de leurs effectifs à salaire constant ou presque. Pour Airbus, des salariés qui arrivent à l’usine déjà en tenue de travail c’est au moins 20 minutes de gain supplémentaire, et quasiment deux heures de production supplémentaire par semaine sans majoration. Pour EDF, c’est encore plus évident : le passage au forfait jour c’est augmenter de treize jours la présence de 30.000 cadres dans l’entreprise, en échange de trois jours de congés supplémentaires et de 60 euros de prime. Deux approches différentes mais qui visent un but unique : contourner la barrière des 35 heures.
La durée du temps de travail hebdomadaire est l’un des sujets les plus controversés en Europe. Pour Eurostat, qui compile les données des 28 pays de l’Union européenne, la moyenne pour les salariés à temps plein est de 42,4 heures en Grande-Bretagne, de 40,5 heures en Allemagne et de 39 heures chez nous. Si l’on plonge dans les chiffres de notre ministère du Travail, et que l’on examine les moyennes par catégories, les cadres font 44 heures, les employés 38,3 heures et les ouvriers 38 heures.
Ils sont donc tous éligibles aux heures supplémentaires, puisque la loi est claire à cet égard : les 35 heures sont la frontière au-delà de laquelle se déclenchent les heures supplémentaires. Une majoration de 25% pour les huit premières heures au-delà de la trente-cinquième et de 50% ensuite. Voilà pourquoi sur le fond, cette ligne est si souvent attaquée. Voilà aussi pourquoi Myriam El Khomri propose si besoin de rabattre à 10% le taux de majoration.
À force de triturages, les 35 heures ne veulent plus rien dire. C’est un objet distordu et mal maîtrisé qui ne sert qu’à des polémiques politiciennes stériles. La vérité c’est que le rythme de travail hebdomadaire effectif est quasi-constant depuis trente ans en Europe : il est autour de 39 heures. Le seul changement fondamental depuis 1980 sont d'abord le nombre de jours de congés. Il est en hausse. Ensuite - plus grave pour l’économie et la société française -, le nombre de gens qui ont réellement accès au travail est en baisse. Ce qui fait que si la population augmente, le volume global d'heures travaillées stagne, et notre richesse collective diminue.
12/20 à PSA. Le constructeur a produit plus de 995.000 véhicules en France en 2015, en hausse de 2,5%. Il n'est pas loin du million promis lors de la signature des accords de compétitivité qui vont jusqu'en 2016.
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