SNCF : la CGT accuse la direction de vouloir "pousser à la faute" les grévistes
Le secrétaire général de la CGT Cheminots Laurent Brun estime que le risque de confrontation entre grévistes et non grévistes est dû aux "sales coups" de la direction qui "a peur que le mouvement s'installe".
Le secrétaire général de la CGT Cheminots Laurent Brun a accusé ce lundi 2 avril la direction de la SNCF de vouloir "pousser à la faute" les grévistes, alors que débute le mouvement de grève des cheminots contre le projet de réforme ferroviaire du gouvernement.
"La direction veut nous pousser à la faute. Elle cherche la confrontation entre grévistes et non grévistes", affirme le syndicaliste. "Mais c'est la SNCF qui portera l'entière responsabilité de ce qui pourrait se passer", ajoute-t-il dans une interview au Parisien. Interrogé sur le fait de savoir si la situation pourrait "dégénérer", le numéro un de la CGT Cheminots répond "oui, même si on espère garder notre calme".
Selon lui, ce risque de confrontation est dû aux "sales coups" de la direction qui "a peur que le mouvement s'installe". Il cite la volonté de la SNCF de vouloir "comptabiliser les jours de repos comme jours de grève", la prime mensuelle de 150 euros proposée à des cadres pour les inciter à conduire des trains, le recours à des "cheminots du Royaume-Uni" ou encore "la possibilité d'effectuer des réquisitions de cheminots, par exemple sur la ligne D du RER".
Si une telle mobilisation perdure, ça serait historique.
Laurent Brun, secrétaire général de la CGT Cheminots.
"Tout cela a pour but de casser la grève et traduit une perte totale de sang-froid de la part de la direction", pour Laurent Brun. Le mouvement s'annonce "extrêmement suivi", poursuit le secrétaire général de la CGT Cheminots, selon qui la SNCF "peine à mobiliser des volontaires" pour les "gilets rouges", chargés d'informer les voyageurs. "Il y a deux jours, pour l'Ile-de-France, la direction n'avait que 225 gilets rouges (...) alors qu'ils ont besoin de 1.303", a-t-il affirmé.
Au plan national, la SNCF a annoncé la mobilisation de 3.000 agents volontaires pour aider et orienter les voyageurs en gare. Évoquant un taux de grévistes de "83%" chez les conducteurs, la direction en a recensé 77%, le secrétaire général de la CGT Cheminots souligne que "si une telle mobilisation perdure, ça serait historique".
