C'est un homme qu'on peut considérer comme étant assez inclassable. "J'ai toujours été 'en même temps-tiste." Voilà comment Jean-Michel Blanquer se définissait l'été dernier dans les colonnes du Journal du Dimanche. Une certitude, donc, c'est bien un macroniste dans l'âme.
Mais à part ça, difficile de le ranger dans un tiroir. Tiens, parlons en de ces tiroirs. Dans son bureau rue de Grenelle, aucune touche personnelle, si ce n'est un bazar impressionnant et de la poésie plein les tiroirs. Parce que oui, Jean-Michel Blanquer aime la poésie. Il aime en lire, et il en écrit.
Il aime les arbres aussi, avec une affection particulière pour le platane deux fois centenaire du ministère. Il va le toucher, très souvent. Et quand il ne le touche pas, il le regarde. Blanquer, c'est un technocrate qui cultive l'irrationnel. Le fils d'une Anglaise et d'un Parisien passionné par l'Amérique latine, un adepte des neurosciences sensible aux bonnes ondes et énergies, diplômé en philosophie et en droit.
C'est aussi un intellectuel qui aime l'action. "Un homme
politique cela devrait être ça", dit-il. Politique, il ne l'est pas vraiment. En tout cas, il refuse
d'être classé à droite ou à gauche.
Disons que c'est un pragmatique qui a le cœur à droite.
C'est d'abord une histoire d'amitié. Il s'est lié dès le collège avec François
Baroin. Aujourd'hui encore ils sont comme des frères. Et puis, Blanquer faisait
partie du cabinet de Gilles de Robien.
Il a été directeur général de l'enseignement scolaire sous Sarkozy. Mais quand on lui demande quels sont ses modèles, il cite Jules Ferry et Jean-Pierre Chevènement , et il consulte aussi bien François Bayrou et Luc Ferry que Jack Lang. Dans les faits, le nouveau ministre est bien en train de détricoter toutes les réformes socialistes. Ce qui lui vaut le surnom de "contrôle Z", comme les touches informatiques qui permettent d'effacer ce qui vient d'être fait.
Pour faire quoi à la place ? Du traditionnel et en même temps du novateur. Blanquer, c'est le ministre qui revient au B.A-BA, au latin et à la Marseillaise, mais c'est aussi l'hyper-recteur de l'académie de Créteil, celui qui a créé le cartable numérique, la cagnotte pour les élèves décrocheurs et les internats d'excellence, qu'il avait baptisé "Utopies éducatives concrètes".
Utopique, mais concret en même temps. Pour lui, l'Éducation nationale n'est pas un
mammouth irréformable, plutôt un diplodocus, gros corps et petite tête, ou
encore un arbre de vie avec de profondes racines, et qui peut donner de beaux
fruits. Allez savoir, c'est peut-être un platane.
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