Au Brésil, L'Occitane ouvre sa première usine à l'étranger

Direction l'Amérique du Sud, puisque désormais, L'Occitane existe en deux versions : L'Occitane en Provence, pour tous les produits issus du bassin méditerranéen et L'Occitane au Brésil. C'est la nouveauté pour ce géant des cosmétiques : L'Occitane vient d'ouvrir une usine à Itupéva, à une centaine de kilomètres de Sao Paolo. Une implantation locale qui ne fournira que le Brésil, avec des produits spécifiques, à base de plantes locales comme le mandaracu, un cactus, ou le bromélia. "Le Brésil, c'est la Provence fois 100", s'exclame Adrien Geiger, fils de l'actionnaire principal et directeur clientèle. "La nature y est incroyable". Alors, comme à Manosque, il y a 40 ans, des ingénieurs agronomes se baladent pour y trouver de nouveaux ingrédients. 

L'aventure de L'Occitane a pourtant bien débuté dans les Alpes de Haute Provence, grâce au flair d'Olivier Baussan. Un jeune homme qui découvre un alambic dans un garage, il l'achète à l'époque pour la moitié de son salaire de pion, puis il part dans la campagne distiller d'abord du romarin. Il concocte ainsi des formules d'huiles essentielles qu'il vend sur les marchés, dans les herboristeries jusqu'à l'alliance avec un savonnier : c'est la naissance de L'Occitane. 

Une renommée internationale

C'était artisanal au début puis les financiers sont entrés en lice. Olivier Baussan a fait racheter son affaire par un homme d'affaires autrichien, Reinold Geiger. Les Geiger détiennent aujourd'hui 60% du capital. Le fils Adrien avait débuté dans le photovoltaïque chez EDF, c'est pour ça aussi qu'on trouve des panneaux solaires sur les toits de l'usine de Manosque. 48.000 mètres carrés pour ce site de production, un centre de recherche et un entrepôt logistique qui envoie les commandes au port de Fos-sur-Mer pour des clients dans le monde entier. 

L'Occitane, c'est une marque connue dans le monde entier. Premier client : le Japon, puis les États-Unis et la Chine. 1.600 personnes travaillent en France, 9.000 dans le monde, 3.000 boutiques sur la planète, un nouveau site internet de e-commerce et il se vend une crème au beurre de karité pour les mains toutes les 3 minutes. Avec cette jolie rencontre, il y a 25 ans, entre Olivier Baussan et ces femmes au Burkina Faso, ces femmes qui cultivent et récoltent les fruits du karité, dont elles extraient le beurre. Une collaboration récompensée depuis par l'ONU. "On a été les premiers à utiliser du beurre de karité dans la cosmétique", rappelle Adrien Geiger, aujourd'hui en déplacement en Asie. L'Occitane est cotée à la bourse de Hong Kong. Asie, Brésil, Provence, un triangle qui rapporte.