Des robots iraniens remportent un tournoi de foot et suscitent l'espoir dans les avancées technologiques

"Les hémorragies cérébrales sont moins fréquentes chez les joueurs de football. Les cerveaux aussi", avait un jour dit Pierre Desproges. L'humoriste français n'avait sans doute pas prévu que l'évolution permettrait aux cerveaux des hommes de se servir du football pour les avancées technologiques. 

Pourtant, c'est bien en tapant dans un ballon rond que les petits robots iraniens se sont illustrés pour remporter le "Robocup Open", organisé à Téhéran. 

L'iran devant l'Allemagne et la Hollande

Sur un terrain de 9 mètres sur 6, les robots de 60 centimètres des équipes allemandes, néerlandaise et iranienne se sont affrontés jusqu'à ce que les locaux prennent l'avantage au meilleur des résultats cumulés.

Bien au delà du côté ludique que les spectateurs y trouvent, l'événement revêt des enjeux bien plus sérieux qui concernent l'avancée des progrès en matière de robotique humanoïde. 

Des robots contrôlés et autonomes

Novin Sharhoudi, étudiant en génie logiciel et génie informatique à l'Université Azad de Qasvin, au nord-ouest de Téhéran, explique que les robots sont "complètement autonomes" et qu'ils "prennent leurs propres décisions". 

Et le vainqueur de l'équipe MRL (Mechatronics Research Laboratories) de reprendre : "Nous avons les données de base, et nous réalisons des programmes informatiques pour améliorer la mobilité, la perception de l'environnement et le comportement dans le jeu". 

Les robots footballeurs sont équipés de deux caméras disposées sur le front et sur le menton, et communiquent avec ses trois coéquipiers grâce au réseau wifi pour se faire des passes, repérer le ballon et s'identifier sur le terrain. 

Des inquiétudes liées aux progrès iraniens

La victoire de l'équipe iranienne ne suscite cependant pas que des réactions positives : "Ils sont très bons et nous sommes maintenant au même niveau. Ce sont nos principaux adversaires", souligne ainsi le concurrent de l'équipe de Leipzig, qui s'inquiète des progrès de l'État du Moyen-Orient. 


Et malgré la victoire dans une compétition où ne figurait pas Brême, champion du monde en titre, l'Iran y trouve à redire. En effet, les sanctions occidentales qui frappent le pays à cause de son programme nucléaire controversé inhibent les progrès que le pays pourrait faire dans ce domaine et amène une concurrence déloyale. 

"Nous ne recevons pas les mises à jour, nous ne pouvons pas acheter de robots ou certains composants et comme le fabricant n'est pas à Téhéran, nous ne pouvons pas faire de réparations pendant le tournoi", s'est ainsi plaint Novin Sharhoudi, l'étudiant iranien de 20 ans. 

Loin des considérations rivales des équipes en matière de football artificiel, ces surprenants robots pourraient à l'avenir servir dans d'autres domaines, où leurs compétences pourraient être exploitées. 

Du foot avant des sujets plus sérieux ?

Pour les informaticiens présents lors de la compétition, les capacités des petits êtres électroniques à repérer et agir sur une cible en mouvement présagent de belles perspectives d'avenir. 

"S'ils détectent une balle, ils peuvent retrouver une cible spécifique lors d'une opération de secours, et s'ils peuvent marcher, ils peuvent explorer un environnement dangereux ou contaminé", avance Patrick de Kok, étudiant en Master Intelligence artificielle à l'Université d'Amsterdam. 

Une hypothèse progressiste qui plairait sûrement beaucoup au regretté Pierre Desproges.  

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