Levallois : le salaire de Teddy Riner épinglé par la chambre régionale des comptes

Teddy Riner coûterait-il trop cher à la ville de Levallois-Perret ? Le salaire du judoka français suscite en tout cas les interrogations de la chambre régionale des comptes (CRC) d'Île-de-France. Dans un rapport dévoilé par France Bleu et qui doit être officiellement publié lundi 22 juin, les magistrats ont mis en exergue les milliers d'euros versés au champion olympique par le club omnisports du Levallois Sporting Club (LSC), où il est licencié depuis 2009 et dont les subventions versés par la municipalité des Hauts-de-Seine ont atteint 6,1 millions d'euros en 2014.

Le document de la CRC révèle ainsi que, grâce au contrat à durée déterminée qui le lie au club depuis 2013 et jusqu'en 2018, Teddy Riner perçoit un salaire net de 24.000 euros par mois. Ce montant augmentera de 15%  en cas de médaille d'or aux Jeux Olympiques 2016 à Rio de Janeiro. Depuis 2010, cette rémunération a plus que doublé étant donné que le sportif de 26 ans gagnait 192.682 € bruts annuels en 2010 puis 429.293€ en 2013. 

Des bénéfices "difficilement quantifiables"

En outre, alors que des primes de résultat sont prévues pour atteindre 30.000 euros, Teddy Riner peut également bénéficier d'un appartement avec prise en charge de la taxe d'habitation ainsi que d'une voiture et des frais de carburant qui vont de pair. Il est toutefois précisé qu'il n'a pas souhaité "bénéficier de ces avantages en nature". Il touche à la place la somme équivalente (2.780 euros bruts mensuels) qui s'ajoutent à son salaire initial.

Face à ces chiffres, la ville reconnaît que les bénéfices d'un tel contrat et de la présence de Teddy Riner au Levallois Sporting Club sont "difficilement quantifiables", d'autant que la visibilité des clubs sont faibles lors des grandes compétitions. Ce à quoi le club répond qu'il s'agit d'un élément "indispensable pour attirer des partenaires privés", lesquels ne financent cependant que 10% des sections sportives de haut niveau.

Jean-Michel Hautefort, ancien président du LSC, juge ce salaire "indécent et insupportable" car le septuple champion du monde serait avant tout "présent sur les feuilles de paie" puisqu'il s'entraîne à l'Institut national du sport, de l'expertise et de la performance (INSEP), comme tous les judokas de l'équipe de France. La présence de Teddy Riner à Levallois serait ainsi une manière pour son maire Patrick Balkany "de pouvoir profiter de l'aura médiatique d'un athlète aussi populaire", indique France Bleu. Bertrand Percie du Sert, actuel président du LSC, estime quant à lui qu'il n'y a rien de "délirant" : "Si Teddy Riner n'était pas à Levallois, il serait en Russie aujourd'hui. Heureusement qu'il y a des clubs comme nous pour fabriquer des champions du monde".