Jonas Kaufmann chante l'Italie dans son dernier album, "Dolce Vita"

Le ténor allemand Jonas Kaufmann n’est pas au mieux de sa forme et annule des spectacles. Heureusement, on peut se rattraper avec son nouvel album Dolce Vita, classique d’Or RTL de ce mois d’Octobre. Le beau brun ténébreux a besoin de repos. Après plusieurs annulations ces derniers mois, Jonas Kaufmann décide qu’il ne chantera pas à l’Opéra Bastille Les Contes d’Hoffmann de Jacques Offenbach. Le spectacle devait commencer à la fin du mois. A priori, la prise d’un médicament aurait fait éclater une petite veine sur ses cordes vocales et il se voit contraint au repos pour éviter une lésion irréversible. On attend que l'hématome soit résorbé avant de retrouver le plus grand ténor du moment sur scène. En attendant, on peut se délecter avec son nouvel album.

C'est un passage obligé pour tout ténor, de Pavarotti à Alagna, même s’il ne s’agit pas d’opéra : les mélodies populaires italiennes. Et même s’il est allemand, son accent disparaît totalement quand il chante, l’articulation est parfaite, les intonations aussi (c’est la même chose en français d’ailleurs) et c’est à cela qu’on reconnait sa grande qualité de chanteur. Volare, une chanson de 1958. Le Munichois chante l’Italie avec une nostalgie qu’on n’entendait pas chez d’autres ténors. 

Il incarne vraiment ses rôles

C’est là son timbre profond et sombre qui s’exprime. Et puis son interprétation varie aussi parce qu’il incarne, il joue vraiment ses rôles : il chuchote puis projette sa voix dans une même phrase. Une magnifique voix solide dans Con Te Partiro. Un titre de 1995 mais qui est déjà entré dans l’histoire musicale du pays, popularisée par Andrea Bocelli. Les violons, la harpe, là c’est le latin lover dans toute sa splendeur. À l’image de la photo de la pochette de l’album d’ailleurs, où Jonas Kaufmann est peut-être un peu trop apprêté. Vocalement, voilà un album qui sonne parfaitement. Il a été enregistré à Palerme avec l’Orchestro del Teatro Massimo et le chef Asher Fisch.