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Christine Ott et la découverte des ondes Martenot, premier instrument de musique électronique
REPLAY - La musicienne et enseignante dévoile les secrets de cet instrument peu connu du grand public.
Agnès Bonfillon
Enseignante au conservatoire de Strasbourg, Christine Ott est avant tout musicienne. Son instrument ? Les ondes Martenot, qui produit cette sonorité musicale très aiguë, s'apparentant presque à une voix humaine, cristalline. L'instrument ressemble à un clavier mais ce n'en est pas réellement un. Les touches ne produisent pas de son. Pour cela il faut s'amuser avec les "touches d'expression". "Tout le son vient d'un petit tiroir à gauche de l'instrument, avec la touche d’expression", explique Christine Ott au micro de RTL. "Elle est le cœur et l'âme des ondes Martenot, comme l'archer d'un violon. Elle définit le phrasé musical". Il existe cependant une seconde technique pour produire un son, mais celle-ci "demande beaucoup de maîtrise, autant au niveau de la sonorité que de la justesse", précise Christine Ott. Il s'agit de la technique dite "du ruban". C'est alors que l'instrument produit un son très proche de la voix humaine.
Les ondes Martenot sont un instrument né juste après la première guerre mondiale. Son inventeur, Maurice Martenot s'est inspiré des messages en morse pour le créer. Techniquement donc, il est le premier instrument de musique électronique.
Parcours d'une ondiste
Christine Ott, elle, a fait son parcours musical entre lumière et discrétion. Pendant longtemps, elle a été sur scène aux côtés de Yann Tiersen, Syd Matters ou encore Têtes Raides. En 2005, alors que le groupe Radiohead se produit en live sur Canal +, il fait appel à la Française sur le titre "How to disappear completely". Mais elle est aussi une artiste solo accomplie. Et au-delà de ses deux albums, dont le dernier, "Only Silence remains", est sorti il y a quelques semaines, elle porte des projets plus personnels encore. Ainsi, elle est partie à la recherche d'un vieux film américain de Friedrich Wilhelm Murnau, Tabou, tourné en 1931, sur lequel elle a posé ses ondes. Un projet intemporel, tellement actuel et moderne, tout comme le film, dit-elle.