De passage à Paris pour sa première prise de parole européenne depuis son entrée en fonction à la tête de Google l'été dernier, Sundar Pichai a donné des gages aux entreprises du secteur des médias. Sur la scène de l'amphithéâtre Boutmy, archi comble, de Sciences Po Paris, le PDG de Google s'est présenté en partenaire des éditeurs de contenus, avec lesquels sa société a entretenu des relations tumultueuses jusqu'à récemment.
Après une pensée pour les victimes des attentats de Paris, Sundar Pichai a commencé par rappeler les liens qui unissent sa société à la France. "J'ai un lien fort avec la France, j'ai même étudié votre langue", a-t-il assuré, avant de rappeler que le Google Cultural Institute ou les Google Cardboards étaient nés dans la capitale française où son bureau compte 700 employés et 130 ingénieurs en recherche et développement.
Sundar Pichai est revenu sur le rôle de Google dans la diffusion de la culture, à travers des partenariats avec des musées français et la nouvelle vague de créateurs de contenus que constituent les Youtubeurs, citant leur porte drapeau EnjoyPhoenix comme "une réussite de la culture française".
L'ingénieur en informatique indien de 43 ans s'est ensuite évertué à convaincre les éditeurs du rôle de Google dans la transition numérique entamée par la presse. "Diffuser l'information à tous, le plus largement possible, c'est la mission qui nous anime, c'est l'ADN de la France", a-t-il affirmé.
Dans cette perspective, le PDG de Google a annoncé les premiers bénéficiaires du fonds "Digital News Initiative" (DNI), doté d'environ 150 millions d'euros pour soutenir 160 éditeurs de presse européens dans leur transformation numérique. Une première enveloppe de 27 millions d'euros, dont 2.335.104 euros en France, a été allouée au financement de 128 projets dans une vingtaine de pays européens.
Le PDG du moteur de recherche a également rappelé que Google dispensait des formations aux outils du numérique et indiqué que plus de 2.000 journalistes en avait bénéficié l'an passé.
Sundar Pichai a annoncé le déploiement dès mercredi du format APM (Accelerated Mobile Pages, ou Pages Mobiles Accélérées) qui permet "un affichage quatre fois plus rapide sur le mobile en utilisant dix fois moins de data". Ce format proche des Instant Articles déjà lancé par Facebook doit permettre de réduire le risque de perte de lectorat induit par le chargement trop long des contenus mobile.
De nombreux médias partenaires proposeront désormais des articles dans ce format : les sites du groupe RTLnet (RTL.fr, RTL2.fr, Funradio.fr et Girls), TF1, 20Minutes, Les Échos, Ouest-France, MetroNews, Sud-Ouest, France 24, Le Parisien, L'Express... Ils seront davantage mis en avant dans le carrousel, le nouveau format des pages de recherche de Google sur le mobile.
Le deuxième outil mis gratuitement à disposition par Google aux entreprises de la presse numérique est le Projet Shield, un bouclier pour protéger les sites d'information contre les attaques par déni de service, communément appelées attaques DDoS, qui menacent la diffusion de l'information.
Le Projet Shield s'adresse principalement aux petits sites qui n'ont pas les moyens de s'offrir une coûteuse protection contre les cyberattaques. Mais tous les sites d'information référencés sur Google News pourront en bénéficier.
Interrogé sur le bras de fer entre Apple et le FBI sur le déverrouillage d'un téléphone utilisé par l'un des auteurs de l'attentat de San Bernardino, qui a fait 14 morts, le 2 décembre en Californie, Sundar Pichai a de nouveau pris la défense de la marque à la pomme, sans jamais la citer néanmoins. "Il s'agit d'un sujet délicat et très important pour la vie privée, qui est au cœur de tout ce que nous faisons", a-t-il estimé, martelant que la création de "n'importe quelle forme de porte dérobée aurait de très graves conséquences".
La courte séance de questions-réponses en conclusion de la conférence a accouché de plusieurs éclats de rires dans l'assistance. Notamment quand une étudiante a demandé au PDG du moteur de recherche s'il serait possible de revenir à un monde sans Google si jamais l'entreprise faisait faillite ("Nous espérons être là pour un long moment encore", a-t-il répondu) ou lorsque le nouveau président du Conseil national du numérique, Mounir Mahjoubi, lui a demandé si Google finira par payer ses impôts en France sur ses activités.
Sundar Pichai a botté en touche, expliquant que son entreprise payait surtout des impôts aux États-Unis car son centre de recherche et développement se situe là-bas et plaidant pour une simplification du système fiscal global. Hasard ou coïncidence, le ministère des Finances a annoncé en fin de journée que l'administration fiscale française réclame 1,6 milliard d'euros à Google au titre des arriérés d'impôts dus par le groupe.
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