Isabelle Morini-Bosc : "French Connection est un documentaire riche"

Imaginez un peu si Michel Drucker avait été attrapé à la douane américaine avec 52 kilos d'héroïne dans le pare-choc de sa voiture ! Le choc, justement. Cela vous donne une idée de la stupeur ressentie en 1962 quand l'animateur vedette de l'époque, Jacques Angelvin, se fait arrêter à son entrée sur le territoire américain.

La French Connection s'invite sur France 3

Il apparaît à l'écran dans un long manteau en cuir, épaules rentrées, loin de la superbe qu'il affiche à la télé. Il faut dire que par rapport à sa sortie de l'usine, sa voiture Buick s'est alourdie de quelques 52 kilos d'héroïne, une héroïne qui n'a rien à voir avec celles qui se pendent d'ordinaire à son cou. Cette séquence est l'une des plus frappantes de French Connection, le documentaire proposé ce soir sur France 3 et dont la voix off (parfois pénible) est assurée par le comédien qui double la série Castle, en face sur France 2 ce même soir-là.

Un documentaire riche

On y découvre la colère du président Nixon, fou de rage que la pègre marseillaise empoisonne "sa jeunesse" qui remplit désormais les morgues. On retrouve aussi, avec leurs visages d'aujourd'hui, des mafieux n'hésitant pas à dire que ces victimes américaines, ils n'en avaient "rien à foutre". Côté français, la police admet que jusqu'en 1970, la lutte anti-drogue indiffère la France. Il faut attendre les premières overdoses (mot nouveau en 1970) pour que flics et douaniers structurent une lutte devenue vite scientifique.

Cela donne un film riche - si on ose dire - qui fait également découvrir des escrocs à part, comme Edmond Taillet, faux séducteur et vrai menteur, plus intéressé par la pureté de l'héroïne que par celle de ses candides fiancées. Si elles n'étaient pas des thons, elles étaient toutes des mules.