Alain Finkielkraut : "Je suis condamné à ne pas vivre dans l'assurance"

Philosophe, écrivain et Académicien, sa pensée et ses publications rythment les débats sociétaux. Ses prises de parole comptent autant qu'elles divisent. On ne peut pas dire que l'optimisme soit la marque de fabrique d'Alain Finkielkraut. Derrière ses colères sincères et très médiatiques se cachent un fils de juifs polonais rescapés d'Auschwitz, un esprit qui s'est toujours voulu libre dans un monde dans lequel il ne se plaît pas vraiment.

Alain Finkielkraut se dit "marqué" par cette histoire familiale qui l'"obsède". Elle lui a "donné le sens de la fragilité des choses". Il explique qu'il fait partie de "ces juifs qui sont très attachés à leur identité, sans que celle-ci ait pour eux un caractère définissable, concret". Son père rêvait pour lui d'une carrière d'ingénieur. N'étant "pas très bon" dans les matières scientifiques, Alain Finkielkraut choisira la voie littéraire qui l’amènera à l'agrégation.

Celui qui a nourri très tôt l'angoisse de l’échec avoue qu'il n'a "pas un tempérament particulièrement serein". Pour lui, "l'écriture n'est pas un métier" et chaque texte qu'il écrit lui apparaît "comme le dernier". Il se dit "condamné à ne pas vivre dans l'assurance".