Comment préparer sa "mort numérique" ? En France, on estime à 1,2 million le nombre de comptes e-mail de personnes décédées. En l'absence de directives anticipées du défunt, les comptes continuent d'exister après notre mort. Une souffrance supplémentaire pour les proches, et un risque d'usurpation d'identité bien réel lorsque ces comptes ne sont plus actifs depuis un certain temps.
"Depuis la nuit des temps, on sait gérer la fin de vie physique. Mais depuis l'arrivée d'Internet, une nouvelle problématique est apparue et s'est même accélérée avec les réseaux sociaux : la vie numérique ne s'arrête pas aujourd'hui, et on a un énorme problème à résoudre", explique Virgile Delporte, co-fondateur du site Testamento.fr. Il se satisfait du fait que le projet de loi numérique, récemment voté, "prévoit de pouvoir terminer la vie (...) et de définir qui sont nos héritiers en matière de vie numérique".
Depuis le 3 décembre 2015, le site Testamento offre en ligne un service baptisé "Inventaire", qui permet de faire la liste de ses biens numériques à ne pas oublier dans le cadre d'une succession. "Nous sommes partis du constat qu'il existe la déshérence : les biens numériques, c'est un complément", explique Virgile Delporte. Il rappelle que la Cour des comptes indique qu'il y a 5 milliards d'avoirs en déshérence (biens d'assurance vie et comptes bancaires non réclamés). "Le pendant, c'est notre vie numérique", poursuit-il. "Il y a quelques années, nous étions des bâtisseurs : on construisait des maisons, on transmettait des biens physiques ; aujourd'hui, on bascule dans une nouvelle ère dans laquelle on organise notre vie numérique", constate-t-il.
Un réseau social n'a pas forcément intérêt à ce que les comptes soient fermés
Virgile Delporte, co-fondateur du site Internet Testamento
Peut-on désigner un légataire chargé de gérer leurs comptes après notre mort ? "Cela s'organise progressivement", répond Virgile Delporte. Il indique que Facebook avait initié la chose en permettant d'indiquer un légataire, "avec toutes les difficultés qui viennent à côté". Selon lui, un réseau social "n'a pas forcément intérêt à ce que les comptes soient fermés, parce que cela continue de générer du trafic sur les pages" et à plutôt "travailler sur la partie mémoriale".
Fermer un compte Facebook ou Twitter n'est pas chose aisée. "En 2011, on disait : trois utilisateurs Facebook décèdent par minute (...) Il y a 90 millions de comptes qui appartiennent à des personnes décédées", constate Virgile Delporte.
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