"Suicide Squad" : Harley Quinn, héroïne-surprise du film

Ils sont attendus depuis des mois. La Task Force X, unité spéciale de super-vilains créée par le gouvernement pour lutter contre le mal, intrigue les fans de l’univers DC Comics depuis l’annonce de Suicide Squad, de David Ayer. Au cœur de cette équipe d’antihéros, Harley Quinn, la petite amie psychotique du Joker, est l’un des personnages qui a le plus suscité la curiosité du public, si bien qu’un spin-off centré sur l’héroïne a déjà été annoncé. Et si Suicide Squad ne tient pas toutes ses promesses, on ne peut pas en dire autant de l’interprétation de la splendide Margot Robbie (Le Loup de Wall Street, Tarzan).

Belle, folle, inquiétante, dangereuse, hilarante : cette Harley Quinn aux couettes multicolores est la rencontre étonnante de la girl next door et de la fille qu'on redouterait de croiser dans une ruelle sombre. Aux côtés de Will Smith, Viola Davis (Murder) et Cara Delevingne, Margot Robbie porte la lourde responsabilité d’être l’unique agent comique d’un blockbuster attendu fiévreusement aux quatre coins du monde, et s’en tire merveilleusement bien.

Une tueuse impitoyable à l'humour décapant

Dès les premières minutes, le spectateur comprend que la serial-killeuse apportera tous les moments de légèreté de Suicide Squad et, avant même de s’en rendre compte, commence à la chercher des yeux. Toutes les punchlines lui ont été réservées, et elle sait parfaitement les utiliser : chacune de ses apparitions déclenche le rire de la salle. Ce qui ne l’empêche pas de manier les armes aussi bien que n’importe lequel de ses collègues.

Tout en se montrant drôle, sûre d’elle, enfantine parfois, Margot Robbie réussit à ne jamais éteindre cette petite lueur dans le regard de son personnage, propre à tous les héros un peu borderline bien interprétés. Une flamme délicieuse qui rappelle que la super-vilaine est un être instable qui, à tout moment, peut troquer son visage de cinglée rigolote contre celui d’une cinglée sanguinaire. Mais la force d’Harley Quinn, aussi hilarante qu’elle puisse être, tient également à l’empathie qu’elle réussit à susciter.

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La présentation parfaite d'une héroïne méconnue

Le scénario donne la part belle à la genèse du personnage : une psychiatre bien sous tout rapport qui, chargée de traiter le Joker (Jared Leto), tombe amoureuse de lui et bascule dans la folie. Un couple explosif, à côté duquel le duo interprété par Cara Delevingne et Joel Kinnaman fait pâle figure.
 
Le spectateur assiste à tout le processus de transformation, des séances médicales à la métamorphose de la jeune femme. Une introduction en beauté de ce personnage jusqu’alors jamais porté à l’écran.
 
Celle qui fait rire est aussi celle qui émeut, lorsqu’elle perd son psychopathe bien-aimé dans un accident d’hélicoptère. Harley Quinn se laisse aller quelques instants au désespoir avant de remettre instantanément son masque de boute-en-train devant ses coéquipiers.
 
Un sans faute pour Margot Robbie, qui s’attirera sans aucun doute la sympathie des spectateurs et l’aval des aficionados. Parce qu’au milieu d’une équipe de gros bras masculins aux visages sérieux, tout le monde aime voir se faufiler la frimousse d’une fausse ingénue badass, qui calme son hystérie latente en faisant des bulles de chewing-gum.