Richard Anthony, le flambeur aux 600 titres, est décédé
L'interprète de "Et j'entends siffler le train" est décédé dans la nuit de dimanche à lundi à Pégomas dans les Alpes-maritimes. Richard Anthony avait 77 ans.
Richard Anthony a été un précurseur de la chanson française. L'homme aux 600 titres et aux 30 millions de disques vendus s'est éteint à l'âge de 77 ans dans la nuit du 19 au 20 avril à Pégomas dans les Alpes-maritimes, rapporte France 3.
Né au Caire le 13 janvier 1938 d'un père turc et d'une mère anglaise, l'interprète de Et j'entends siffler le train, passe ses années lycée en France, à Paris. Refusant de suivre ses parents partis à Milan, il devient vendeur d'aspirateurs le jour et saxophoniste fou le soir. Il connaît ses premiers succès à la fin des années 50.
Précurseur et fan de pop anglo-saxonne, il décide à l'âge de 20 ans d'adapter en français des tubes anglais. Il reprend ainsi Buddy Holly et Paul Anka mais c'est en 1959, avec Nouvelle vague son 3ème 45 tours qu'il devient une vedette. 500.000 exemplaires sont écoulés. Cette version française d'une chanson du groupe californien The Coasters est plus qu'un tube : elle lance le mouvement yéyé.
"Père tranquille du twist"
Richard Anthony et son look propret de petit-fils de diplomate, s'impose en "père tranquille du twist", tête d'affiche d'une nouvelle génération d'artistes. Plus régulier que Johnny Hallyday ou Eddy Mitchell, Richard Anthony aligne en moyenne 4 tubes par an dans les années 60. En 1962, il reste 21 semaines numéro 1 des ventes avec deux titres La leçon de twist et Et j'entends siffler le train. L'année 1963 commence bien aussi pour le chanteur qui retrouve la première place des classements avec Itsy Bitsy petit bikini.
Il chante des adaptations françaises de Bobby Darin, des Mamas and Papas ou encore Ray Charles avec Fiche le camp Jack (1961). La vague yéyé le porte vingt et une fois en tête du hit parade. Le record reste inégalé.
Flambeur jusqu'à la chute
Grâce à ses succès le chanteur flambe. Il acquiert en 1964 un avion privé pour ses tournées, des villas à Saint-Tropez et Marbella ou encore un hôtel à la Jamaïque. À cela s'ajoutent des voitures et bateaux par dizaines. Plus dure sera la chute. Dans les années 80, après un exil américain où Richard Anthony a tenté une reconversion comme producteur, il revient en France et tombe sous le coup d'un sévère contrôle fiscal. Il passe trois jours de prison préventive et fait une tentative de suicide.
Le chanteur, marié 5 fois, était le père de 11 enfants. Son dernier grand succès restera ce titre de 1974 dans lequel il chantait l'amour.
Il n'était sorti de sa retraite niçoise qu'en 2006 pour participer à la tournée des idoles Âge tendre et têtes de bois. Chaque soir, de 2006 à 2010, il était un des artistes les plus applaudis par le public.
