Téléphone a écrit l'histoire du rock français
À LA CROISÉE DES DESTINS - Quand une fille, Corine, et trois garçons, Jean-Louis, Richard et Louis dynamitent le rock made in France avec Téléphone.
Mes premiers sont une fille et trois garçons. Ils ont une vingtaine d'années et ce sont de vrais enfants du rock. Mon deuxième est le nom d'un groupe qui va entrer dans l'histoire de la musique.
La croisée des destins entre Corine, Jean-Louis, Richard, Louis et Téléphone s'écrit sur une volée de guitares le 12 novembre 1976. La scène du centre américain de Paris est exiguë, les affiches tracées à la main mais les musiciens, comme le public, enthousiastes.
Ce rock made in France directement inspiré par l'Angleterre a un effet immédiat. Des salles de plus en plus grandes, en première partie à l'Olympia, des lignes de métro bloquées, des concerts à guichets fermés et un tube.
Le chanteur Jean-Louis Aubert et les trois autres Téléphone gesticulent tellement bien qu'ils planent désormais dans les hits. Le rock français était confidentiel, il a désormais son vaisseau amiral. 100.000 personnes à la Fête de L'Huma où les Stones français jouent la provoc' en arrivant avec des masques de Giscard et Chirac.
La communication est établie. Téléphone se fait entendre dans la France entière. Une émeute ? Non, une révolution musicale.
La bombe Téléphone n'en finit pas de faire du bruit. Contrat en or massif avec la maison de disques. Tournées en Allemagne, en Angleterre avec Iggy Pop. Un titre qui bat tous les records.
Sur ce nuage, l'entente entre les musiciens est officiellement au beau fixe. Sauf que dans les coulisses, la célébrité gomme les sourires et ronge l'enthousiasme. Les affinités sont établies, Corine et Louis d'un côté, Richard et Jean-Louis de l'autre. Téléphone n'a pas la puissance des Stones ou des Beatles. Pas la longévité non plus.
La magie glisse entre les doigts des musiciens, apprentis sorciers devenus trop vite des fabricants de tubes. Après dix ans de succès, le groupe se sépare.
Il n' y aura ni testament, ni adieux , ni reformation, juste des regrets. Chacun sa route désormais pour les quatre musiciens de génie du rock français. Inoubliables, évidemment.
