"L'Arabe du futur", "Mal de mère" et "Carnet de thèse" pour accompagner l'été

Le deuxième tome de L'Arabe du futur de Riad Sattouf aux éditions Allary n'est pas seulement en tête des ventes en France avec 140.000 exemplaires écoulés en 3 semaines. Il est en tête des ventes jusqu'au Brésil où son auteur a été reçu la semaine dernière comme la vedette du festival de littérature de Paratay. Ses fans ont défilé pendant deux heures pour avoir leur dédicace. Et le Brésil n'est pas une exception. L'Arabe du futur est un succès dans les 14 pays où il est traduit. Un phénomène planétaire.
 
Riad Sattouf raconte avec courage, avec précision et une infinie délicatesse son enfance, sa famille, sa vie. Celle d'un petit garçon d'un père syrien et d'une mère bretonne dans la Syrie de Hafez el Assad. Avec ces deux tomes, aussi formidables l'un que l'autre, L'Arabe du futur s'est imposé comme l'événement littéraire de ces deux dernières années. Alors si vous ne le connaissez pas encore, les vacances sont propices à cette belle découverte. 

La bande dessinée RTL de l'été

Le deuxième album est la bande dessinée RTL de l'été. Elle a pour titre Mal de mère. Comme qui dirait le mal d'une maman. Et la maman, c'est celle de l'auteur Rodéric Valambois dont il apprend, à 9 ans, qu'elle est alcoolique. 

Comment  vit-on avec une mère dont l'état de santé se dégrade au fil des jours ? Comment un enfant réagit devant la dépendance accrue de sa mère à l'alcool qui va jusqu'à cacher ses bouteilles de porto dans les boites à jouets de ses enfants ? La force du récit de Rodéric Valambois tient au fait qu'il ne règle pas ses comptes. Qu'il n'avance aucune certitude. Il a juste la volonté de raconter ce que l'on tait généralement.
  
Mal de mère, est un récit implacable et tendre à aucun moment larmoyant de Rodéric Valambois aux éditions Soleil. Il est la bande dessinée RTL de l'été. À lire en mer, sur terre et dans les airs. Bref où que vous soyez cet été. 

L'excellent "Carnet de thèse"

Le dernier album a pour titre Carnets de thèse, de Tiphaine Rivière, édité au Seuil.  C'est l'histoire d'une jeune professeur en Zep, qui en a marre de son boulot et décide de  faire une thèse pour devenir prof d'université. De son inscription à la fac à sa soutenance de thèse, on suit mademoiselle, la jeune héroïne, pendant ses trois années de cauchemar. 
 
Un cauchemar parce que tout est fait pour décourager les doctorants. Les profs s'investissent au minimum, ont des formules toutes faites pour éconduire leurs élèves et ne répondent pas à leurs mails. Ils sont aussi au bord de la crise de nerfs ! C'est le cas de Monsieur Karpof, dans la BD, que Tiphaine a bien connu, puisque avant de prendre des vacances, elle était thésarde. 
 
On en apprend beaucoup dans cette bande dessinée. Par exemple, un enseignant vacataire en université est payé des clopinettes, et avec un lance-pierre : le versement arrive en fin de semestre. Autre exemple à vous décourager de l'enseignement : quand vous obtenez votre thèse, vous vous rendez compte que 10463 personnes postulent pour un poste de maître de conférence, alors qu'un seul poste se libère chaque année. C'est ce qui s'appelle une sélection.

Ils seront enseignants jusqu'à en saigner ! Mais l'avantage, c'est que cela donne l'occasion d'un excellent album, un récit drôlement mené par Tiphaine Rivière dont l'héroïne, tellement obnubilée par sa thèse, qu'elle a perdu l'amour, la santé, et bien a failli rompre avec sa famille qui ne comprenait pas ce qu'il y avait de si difficile dans sa thèse. Elle fut accusée d'avoir peur de grandir ou soupçonnée d'être nulle. Carnet de thèse est à lire par tous les thésards, pour les réconforter ou finir de les décourager. Si Tiphaine rivière ne devient pas professeur, la bande dessinée aura gagné un auteur. Pour l'instant publiée aux éditions du seuil.