Isabelle Carré : "La mise en scène m'électrise"

De l’influence des rayons gamma sur le comportement des marguerites, c'est l'histoire d'une femme qui rêve d'ouvrir un salon de thé élégant et qui élève seule ses deux filles : Ruth, 17 ans la rebelle et Matilda, 13 ans, l'introvertie. Béatrice est une mère sadique et "toxique". "Mais il n'y a pas que cette violence et cette dureté" dans la pièce, explique Isabelle Carré qui signe sa première mise en scène au théâtre avec cette pièce. "Cette femme a du cœur aussi, et c'est ce mélange qui me touche."

Ce qui la fascine dans cette histoire, ce sont les réactions des deux filles et cette question récurrente : "pourquoi, quand deux personnes partagent la même histoire, subissent les mêmes traumatismes, l'une en fait une force et l'autre une fragilité ?" 

Pourquoi, quand deux personnes subissent les mêmes traumatismes, l'une en fait une force et l'autre une fragilité ?

Isabelle Carré

Et pourquoi avoir mis en scène cette pièce plutôt que de l'incarner en tant qu'actrice ? "J'avais envie de raconter cette histoire sous toutes ses coutures, de l'intérieur et de l'extérieur", répond Isabelle Carré. "J'ai énormément appris et j'ai découvert un attachement différent pour la pièce, comme le fait d'y penser jour et nuit et d'avoir envie de répéter 24h sur 24 ! C'est quelque chose qui m’électrise." À ses côtés sur les planches du Théâtre de l'Atelier, on trouve de très jeunes actrices, comme Alice Isaaz et Lily Taïeb.

Du haut de ses 45 ans, Isabelle Carré ne regrette pas le temps qui passe, assume les rides, marqueurs des joies et des douleurs de la vie. Elle conserve sa phobie des microbes mais aussi sa simplicité, préférant les dîners en petit comité aux cocktails huppés.