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Interpol à l’Alhambra : une messe luminescente

NOUS Y ÉTIONS - À la veille de la sortie de leur cinquième album studio “El Pintor”, les New-Yorkais d’Interpol ont partagé leur indie-rock glacial avec le public parisien de l’Alhambra.

Paul Banks, le guitariste chanteur du groupe Interpol en concert à l'Ahlambra mardi 24 juin 2014
Crédit : Damien Rigondeaud / RTL.fr
Antony Milanesi

Interpol connaît l’astuce pour faire surgir des papillons de nuit des cocons les plus diurnes. 

Il est 20h30 à l’Alhambra quand les quatre Londoniens de Childhood venus assurer la première partie raccrochent les guitares. Dans la fosse, la pression s’installe. Le public est prostré, mais ce n’est pas à cause de la performance honorable du groupe qui a diffusé un rock lo-fi aussi chiadé que ses pairs Toy et The Horrors. Non. 

Les Parisiens qui se massent devant la scène le font pour être aux premières loges. Ce soir, Paris a rendez-vous avec Interpol et, ce soir, l’Alhambra affiche complet.

Un public conquis d'avance

Trois heures avant minuit, une messe luminescente commence. Le chanteur Paul Bank et sa voix de "mort-vibrant" assurent l’office. À peine le groupe entre-t-il sur scène qu’il soulève la clameur de la foule. Interpol va devoir satisfaire un public déjà conquis, une affaire pas si simple pour les New-Yorkais.

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En réalité l’ambiance chaleureuse n’est pas l’apanage du quintette qui vient de prendre possession des lieux. La musique d’Interpol est un bijou froid, du post-punk convalescent, un glaçon taillé qui ne s’admire qu’avec les écorchures sensibles de l’âme. Pour être au niveau de l'effet divin produit par leurs albums, les gars vont devoir se dépasser.

Paul Bank et ses comparses démarrent avec Say Hello to the Angels, extrait du premier album Turn On The Bright Lights (2002). Les réverbérations qui couvent ces premières notes sont reconnaissables entre mille. C’est bien du son d’Interpol dont on nous abreuve. Une étouffante lumière rouge accentue les effets de la chaleur. La voix de Paul tire inhabituellement dans les aiguës. L'entrée en matière, plaisante, a des accents poussifs.

Paul Banks, le guitariste chanteur du groupe Interpol en concert à l'Ahlambra mardi 24 juin 2014
Crédit : Damien Rigondeaud / RTL.fr

C’est alors que le groupe déclenche Evil, tube parmi les tubes. La foule saccadée par la ligne de basse atemporelle du morceau chante bras levés "Rosemary, Heaven restores you in life". Nous sommes au bon endroit au bon moment, ce soir Interpol a décidé d’être lui-même.

Dignes de l'héritage coldwave

L'atmosphère se refroidit progressivement. Les New-Yorkais distillent leur coldwave héritée des Mancuniens de Joy Division. Depuis ses débuts en 2002, Interpol a redonné vie aux courants d'air givrés soufflés par le groupe d'Ian Curtis vingt ans avant. C'mere démarre. La voix caverneuse s'accouple à la basse lourde pour faire sombrer qui l'entendra dans des abysses rassurantes. 

Les riffs simples du guitariste Daniel Kessler ont des allures de punk rangé des voitures mais leur puissance aiguë élève les esprits. Le public s'acclimate. Les spots rouges virent au violet pour devenir bleus, le public glisse progressivement dans l'antre secrète du groupe. 

Daniel Kessler guitariste du groupe Interpol, en concert à l'Alhambra mardi 24 juin 2014
Crédit : Damien Rigondeaud / RTL.fr

La promesse "El Pintor"

Tout au long du set de seize morceaux, le groupe fait une saignée de ses deux premiers albums. Cinq titres de Turn On The Bright Lights et cinq autres de Antics (2004). Paul Bank et sa troupe surfent sur des succès vieux d'au moins dix ans. Interpol entretient désormais sa propre légende. 

Heureusement la légende n'est pas encore devenue trop grande pour eux. Pendant le live, le groupe a dévoilé deux morceaux exclusifs de son prochain album El Pintor à sortir le 8 septembre 2014. 

My Desire et All The Rage Back Home ont sonné comme des promesses. Des titres qui font croire qu'Interpol atteindra toujours son apogée, celui-là même qui nous ravage avec Slow Hands. La chanson est le succès ultime d'Interpol. Paul Bank s’époumone et va au bout. C'est la dernière chanson et le public communie "We spies, We slow hands, Put the weights all around yourself". On frappe le sol à l'unisson, les quadragénaires, nombreux dans la fosse, ont fière allure. 

Après une ovation méritée, le groupe reviendra pour un rappel programmé. En tout, le live s'est étiré sur 1h30. La foule quitte l'Alhambra rassasiée. Elle tient pour certitude qu'Interpol lui donnera toujours ce qu'elle vient chercher : de quoi éclairer l'obscurité sans qu'elle disparaisse. 

Interpol part en tournée européenne et se produira pour deux dates en France, au festival "le Rock Dans Tous Ses Etats" à Evreux, le 28 juin, et au "Festival de Nîmes", le 8 juillet. 

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