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"Hunger Games : La Révolte", partie 2 : que vaut le chapitre final avec Jennifer Lawrence ?
NOUS L'AVONS VU - Le dernier chapitre de "Hunger Games" sort au cinéma le 18 novembre. La saga signe des adieux en demi-teinte.
Après Twilight, Le Hobbit, il est temps à présent de dire adieu à une autre grande franchise, Hunger Games. La saga de science-fiction pour adolescents, tirée de la trilogie littéraire de Suzanne Collins, s'achève le 18 novembre au cinéma. Les quatre blockbusters ont tenu en haleine, en moyenne, quelques 700 millions de téléspectateurs dans le monde, selon des chiffres Box-office Mojo. Passée la folie des deux premiers épisodes, l'avènement de Jennifer Lawrence en tant qu'actrice oscarisée, la saga s'est essoufflée. Le troisième épisode s'est révélé décevant. Ce dernier volet va-t-il relever le niveau ?
Sans surprise, le rythme de Hunger Games : La révolte, partie 2 est très lent. C'est l'inconvénient de diviser un livre de 400 pages en deux films de plus de 2 heures. Ce dernier volet n'est plus dans l'action. Seules deux scènes de bataille (réussies) éclatent durant cette révolte. L'une est angoissante, l'autre totalement cynique. Le reste, ce sont beaucoup de dialogues, de surplace qui donne l'impression aux spectateurs de stagner. Quand vont-ils oser entrer dans le Capitole ? Combien de temps vont-ils rester dans ces souterrains lugubres ? Quand Katniss va-t-elle enfin oser accomplir sa mission ? Ces réponses sont ramassées en 30 minutes de film. On regrette presque que, comme dans l'épisode final du Hobbit, des scènes plus musclées n'aient été ajoutées. Les dialogues sont loin d'être mauvais mais ne suffisent pas à captiver tout au long de l'intrigue.
Noirceur et perversité
À défaut d'avoir pu faire des miracles avec 200 pages de livre, le réalisateur Francis Lawrence a transposé avec succès la perversité et la noirceur de ce dernier chapitre. La photographie est terriblement sombre. Les révoltés passent par les endroits les plus glauques : maisons abandonnées, égout, cave. La caméra est au plus près de la bande d’infiltrés dans les ruines du Capitole. Elle capture leur souffle court, leur regard apeuré, comme dans un épisode de télé-réalité. La critique de l'omniprésence médiatique court toujours en filigrane dans ce volet.
La chasse à l'homme des Hunger Games a été remplacée par une traque stressante. Le retour de cette tension, quelque peu effacée dans le précédent volet, apporte un peu de dynamisme à l'intrigue. L'équipe de Katniss, Peeta et Gale reste tout le film sur ses gardes car les pièges les plus tordus du dictateur Snow sont placés partout dans la cité dorée ravagée. Les pires moments arrivent par surprise. Ceux qui n'ont pas lu le livre ne s'attendront pas à cette scène finale de massacre machiavélique.
Les trois héros révèlent leur vrai visage
Les personnages aussi semblent enfin laisser libre cours à leur noirceur. Katniss n'est plus l'héroïne modèle des débuts. Peeta et Gale ont abandonné leur côté gentils compagnons. Après des années à affronter la corruption, la traîtrise et la mort, le personnage joué par Jennifer Lawrence n'a plus peur de tuer. Elle manigance une ruse dans le dos du chef de la rébellion, Coin, joué par Julianne Moore. Gale se révèle stratège de guerre sans pitié pour les civils. Et Petaa s'est laissé emporter par la folie après avoir été manipulé mentalement par le président Snow. C'est d'ailleurs par cette scène que le film commence. Le jeune garçon, ancien compagnon de Katniss dans les Hunger Games, se réveille fou furieux sur un lit d'hôpital du district 13 (qui abrite la rébellion). Arraché aux mains de Snow, il veut tuer sa camarade, celle qui symbolise la révolte. Josh Hutcherson, que l'on croyait être un acteur un peu lisse, réussit à nous effrayer avec ses mimiques de possédé.
Jennifer Lawrence, ça se voit, n'est plus la même actrice. Elle n'est plus l'adolescente découverte dans Winter Bones mais l'actrice confirmée et très adulte de American Bluff. Cette expérience l'aide à transposer sa nouvelle facette de femme abîmée par la rébellion. Si la saga Hunger Games n'a rien inventé - le thème de la chasse à l'homme avait déjà été exploité par des films comme Running Man (1987) ou Battle Royal (2001) -, le blockbuster reste un bon divertissement que la relève (Labyrinthe, Divergente) ne nous fera pas oublier.
