"J'ai créé un monstre et je dois vivre avec." Cette réplique de Gaspard Ulliel (Yves Saint Laurent) donne le ton du film de Laurent Bonello Le réalisateur s'attarde sur la personnalité malsaine, sur la folie du génie de la mode.
Saint Laurent évite l'aspect bien peigné reproché à YSL, la version de Jalil Lespert sortie en janvier. Le film, présenté en complétion à Cannes ce samedi 17 mai, montre le couturier sous son jour le plus laid. Accro aux tranquillisants, à la drogue, à l'alcool, l'artiste sombre petit à petit, sans jamais réussir à se relever.
"J'ai des troubles", confie-t-il à une journaliste, dès la première scène. Le créateur, joué par Gaspard Ulliel, raconte alors son traumatisme de la guerre d'Algérie. Mobilisé, il est interné pour dépression. C'est là qu'il est devenu dépendant des médicament. La Maison Dior, son premier employeur, le renverra après cette épisode.
Les années 1960 - 1970, filmées par Bonello représentent l'âge d'or de Saint Laurent mais aussi sa période la plus destructive. Débordé, le créateur angoisse à chaque collection. Ses muses - Loulou de la Falaise (Léa Seydoux) et Betty (Aymeline Valade), ainsi que son compagnon de toujours, Pierre Bergé (Jérémie Renier), sont impuissants.
Infidèle, le couturier tombe amoureux de Jacques de Bascher (méconnaissable Louis Garrel). L'homme l'initie aux soirées échangistes et entraîne YSL dans la débauche. Pierre Bergé force les deux amants à ne plus jamais se revoir.
Dans le film de Bonello, l'image du mécène est elle-aussi écornée. Il est dépeint comme tyrannique, calculateur et ambitieux, mais aussi comme un amoureux transit.
Dans la version de Bonello, la folie de YSL, qui ne se supporte plus ni lui ni son travail, brise leur relation. "Il est tellement fragile qu'il en devient fou", déclare Jérémie Rénier dans la peau de Pierre Bergé.
Si cet aspect, souvent tu, de la vie du réalisateur est captivant, Saint Laurent comporte quelques ratés. Le film est dans son ensemble assez répétitif.
Les mêmes scènes dans des boites de nuit et de drogue s'enchaînent à en devenir légèrement lassant. Gaspard Ulliel, lui, s'en tire avec les honneurs. Il est Yves Saint Laurent dans le ton et la gestuelle.
Cette sélection en compétition au festival de Cannes est un véritable réconfort pour l'équipe du film, après tous les déboires rencontrés. Pierre Bergé, en désaccord totale avec la version de Bonnello, a tenté d'entraver la réalisation de Saint Laurent, en vain.
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