À 84 ans, Clint Eastwood n'est pas encore débarrassé des polémiques. Son film American Sniper, en salles le 18 février, lui renvoie en pleine face sa mauvaise réputation qu'il avait réussi à faire oublier avec des films comme Million Dollar Baby ou Gran Torino.
American Sniper, sélectionné aux Oscars, est taxé de "film de propagande" par les critiques et même par la profession. Clint Eastwood raconte comment s'est créée la légende du tireur d'élite Chris Kyle qui revendique le plus grand nombres de tirs létaux durant la guerre en Irak. L'acteur Seth Rogen a ainsi comparé le long-métrage au film de propagande nazie que l'on voit dans Inglorious Basterds. Ce n'est pas la première fois que le réalisateur essuie des comparaisons de ce genre. Dans sa carrière, il a souvent été taxé de raciste et de fasciste.
En 1971, Clint Eastwood passe des westerns de Sergio Leone aux polars de Don Siegel. Le réalisateur lui confie le rôle de l'inspecteur Harry dans le film au titre éponyme (Dirty Harry en anglais). Le héros, joué par Eastwood, est un flic violent qui traque un dangereux psychopathe à l'allure hippie. Le film est jugé fasciste par la presse américaine.
"Ce n'est pas de l'art, écrivait un éditorialiste du Times en 1972. C'est simplement l'histoire d'un superman Nietzschéen et de ses plaisirs sado-masochistes". Newsweek évoquait lui un "fantasme de droite", tandis que le New Yorker jugeait le film "fasciste" et "répugnant". Clint Eastwood a toujours défendu le personnage et a d'ailleurs tourné plusieurs suites. La mauvaise réputation de ce film lui a collé à la peau pendant 20 ans.
En 2008, en plein festival de Cannes, Spike Lee ravive la polémique en reprochant à Clint Eastwood de ne pas avoir fait figurer des soldats noirs dans ses films sur la célèbre bataille de la Seconde guerre mondiale d'Iwo Jima (Mémoires de nos pères et Lettres d'Iwo Jima).
"Clint Eastwood a fait deux films sur Iwo Jima qui dépassaient les quatre heures et pas un acteur noir n'est vu à l'écran", avait accusé Spike Lee. Dans un entretien au Guardian, Clint Eastwood avait répondu au réalisateur en lui demandant de "la fermer". Ce à quoi Spike Lee avait répliqué : "D'abord, ce n'est pas mon père, et on n'est pas dans une plantation", en faisant référence à l'esclavage.
Même chose quelques années plus tard avec J.Edgar, film consacré au fondateur du FBI. En 2012, Le Parisien décrivait ce film avec Leonardo DiCaprio comme une "hypocrite apologie du racisme et des inquiétudes sécuritaires". Le chaîne américaine CNN, elle, reprochait au réalisateur d'avoir réalisé un portrait "déformé" du fondateur du FBI qui était un "obsédé du pouvoir, un raciste paranoïaque, qui se souciait peu des immigrants et des minorités ethniques".
Son engagement politique ne sert pas son image non plus. Le ponte d'Hollywood est ambigu : conservateur républicain contre la guerre en Irak, athée et pour le droit à l'avortement. Il n'apprécie pas la politique de Barack Obama et le lui avait fait savoir en prononçant un discours gênant face à une chaise vide symbolisant le président démocrate. Cet acte avait fait polémique. Comme à chaque fois, Clint Eastwood s'était contenté d'ignorer les commentaires jusqu'à la controverse suivante.
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