C'est à lire : "Les Salauds devront payer", d'Emmanuel Grand

Douve, Barjo et Dubus sont trois jeunes Ch'tis. Ensemble, ils ont fait l'Indochine et puis l'Algérie. Ils ont beaucoup de sang sur les mains et pas seulement du militaire… Après les accords d'Evian, ils sont rentrés chez eux, à Wollaing, à côté de Valenciennes. À l'époque, il y a beaucoup d'embauche, surtout chez Berga, une usine métallurgique qui compte 1.100 ouvriers. Et puis viennent les crises, les unes après les autres.

Les dégraissages, les grèves, la fermeture, les friches industrielles, les terrains vagues... C'est sur l'un d'entre eux qu'est découvert en 2015  le corps de Pauline Leroy, 20 ans. Une junkie intelligente, avec des mauvaises fréquentations et des rêves de fuite plein la tête. Le rêve du commandant de police Erik Buchmeyer, c'est de coffrer les salauds qui ont tué Pauline.

Plus épais, plus collant

Et des salauds, dans le secteur, il y en a : les dealers, les collecteurs de fonds, les violents par plaisir et ceux par alcoolisme, les anciens fachos et les nouveaux, les cocos retournés et les flics nuls mais ambitieux. C'est dans ce marigot que patauge Buchmeyer. Pour se guider, son intuition est sa meilleure boussole. Et elle ne se trompe jamais.

Le premier polar d'Emmanuel Grand, Terminus Belz était très bon. Celui-ci est bien meilleur; plus fort, plus épais, plus collant, moins onirique, moins fantastique. Les deux pieds plantés dans la terre noire de ce Nord industriel crucifié où, promis juré, les salauds devront payer.


Les Salauds devront payer, d'Emmanuel Grand, aux éditions Liana Lévi.