Dans une longue interview aux Inrocks, faite en octobre dernier, mais publiée, ce vendredi, Bertrand Cantat revient sur les drames qu'il a traversé ces dix dernières années.
Le chanteur de Détroit évoque avec franchise son geste mortel envers sa compagne Marie Trintignant en 2003, son séjour en prison et le suicide de son ex-femme. Il aborde aussi la fin de Noir Désir et son retour compliqué à la musique.
Après son procès, Bertand Cantat connaît une longue période sans écrire ni même écouter de la musique. Durant son séjour en prison à Vilnius, isolé, il n'a parlé à personne. "Je chantais, je hurlais seul, dans mon sous-sol", confie-t-il au magazine.
Sa situation s'améliore lorsqu'il revient en France, en 2004. Incarcéré à la prison de Muret, il reprend peu à peu goût à la chanson.
"Quand j’ai pu faire entrer ma guitare à Muret, j’ai écrit des bouts de chansons, de poèmes et de textes. Dès que je sentais un peu la paix revenir, j’écrivais", explique l'ex-leader de Noir Désir.
"On me faisait brièvement sortir de ma cellule pour répéter sur une guitare, j’avais perdu l’habitude, je finissais les doigts en sang."
Bertrand Cantat
Loin de l'enfer de Vilnius où le chanteur était "abruti" de médicaments, Cantat retisse des liens sociaux avec ses co-détenus grâce à la musique.
"On se passait des chansons. J’ai même joué un peu avec de bons partenaires [...] Ils voulaient que je donne un concert dans la chapelle de la prison. On me faisait brièvement sortir de ma cellule pour répéter sur une guitare, j’avais perdu l’habitude, je finissais les doigts en sang."
Il reconnaît avoir souffert du traitement médiatique de l'affaire Trintignant, de ce sentiment d'avoir "été dépossédé de l'histoire, du drame-lui-même". "Ma vision, mon témoignage n’ont pas eu le droit de cité : on est immédiatement dans le médiatique, le spectaculaire, on ne veut ma parole que pour alimenter le cirque."
Pour éviter toute cette souffrance, le chanteur explique avoir voulu se suicider, tout de suite après le meurtre.
"Après avoir accompagné Marie à l’hôpital, j’ai été viré et je suis revenu à l’appartement. Pour me flinguer."
Bertrand Cantat
"Après avoir accompagné Marie à l’hôpital, j’ai été viré et je suis revenu à l’appartement. Pour me flinguer. J’ai préparé mon suicide : en faisant couler un bain, en y préparant des lames de rasoir pour m’y trancher les veines et en prenant des médicaments pour m’abrutir", se souvient-il.
Et d'ajouter : "Je pétais les plombs, je hurlais que je voulais rejoindre Marie, je ne vivais que dans la douleur, le vertige..."
Bienvenue sur RTL
Ne manquez rien de l'actualité en activant les notifications sur votre navigateur
Cliquez sur “Autoriser” pour poursuivre votre navigation en recevant des notifications. Vous recevrez ponctuellement sous forme de notifciation des actualités RTL. Pour vous désabonner, modifier vos préférences, rendez-vous à tout moment dans le centre de notification de votre équipement.
Bienvenue sur RTL
Rejoignez la communauté RTL, RTL2 et Fun Radio pour profiter du meilleur de la radio
Je crée mon compte