VIDÉO - "Les dissimulations des chiffres de la délinquance sont un secret de polichinelle"

Un rapport "explosif", remis ce lundi 3 mars, dévoile au grand jour les pratiques de dissimulation des chiffres de la délinquance à Paris et dans la petite couronne. Ce rapport de l'Inspection générale de l'administration (IGA) pointe du doigt la déqualification des faits.

"Un cambriolage qui fait tâche va se transformer en dégradation, ce qui va passer inaperçu dans les statistiques. Autre exemple, si on arrête quelqu'un en train de fumer un joint, on le place en garde à vue. Ceci est égal à un fait élucidé, ce qui permet considérablement d'améliorer les statistiques de la délinquance", explique Georges Brenier, reporter au service Police/Justice de RTL.

Tous ces bidouillages étaient déjà appliqués dans les années 80 et 90, sous différentes majorités

Georges Brenier

Les commissaires de police qui sont pointés du doigt "jouent avec les manettes, c'est-à-dire que l'on enfouit sous un tapis, les statistiques quand cela arrange. Ils ont une pression terrible au niveau de leur carrière", ajoute-t-il.

Selon le rapport de la Préfecture de police de Paris, les chiffres n'ont jamais été autant truqués qu'entre 2008 et le premier semestre 2012, "très concrètement sous l'ère Sarkozy. Mais il faut ajouter à cela un bémol. Dans le monde de la police, ceci est un secret de polichinelle.

"Tous ces bidouillages étaient déjà, de l'avis de très nombreux policiers, appliqués dans les années 80 et 90, sous différentes majorités", conclut Georges Brenier.