Gros couac ce matin sur Twitter. Des centaines, voire des milliers de comptes ont été victimes d'une vaste opération de piratage dans la matinée du 15 mars. Parmi les victimes, on dénombre notamment beaucoup de comptes certifiés tels ceux d'Amnesty International, d'Allociné, de l'émission Envoyé Spécial, mais aussi d'entreprises telles que Mazda aux Pays-Bas ou encore Renault Mexique. La branche étasunienne de l'Unicef a également été touchée, de même que la célèbre université américaine Duke ou encore la Ligue nord-américaine de hockey. La liste est très longue, et surtout très variée : médias, entreprises, blogueurs, organisations caritatives, musiciens, acteurs... tout le monde y est passé.
À chaque fois, le même message rédigé en turc est inscrit reprenant les hashtags "#Nazialmanya" (Allemagne nazie) et "#Nazihollanda" (Pays-Bas nazis). Et une vidéo accompagne le message sur laquelle on peut voir le président turc Recep Tayyip Erdogan. Sur certains comptes même, les logos et images de couverture ont été remplacés notamment par un drapeau turc. Difficile pour l'instant d'évaluer le nombre précis de comptes touchés. Les ministères français de l'Économie et des Finances, ainsi que le magazine Forbes et l'académie de Rennes avaient également été affectés tôt dans la matinée, avant que la situation ne revienne à la normale quelques dizaines de minutes plus tard.
Dans la matinée du 15 mars, Twitter a confirmé ce piratage massif via une application tierce, Twitter Counter, fournisseur des statistiques sur l'entreprise à l'oiseau bleu. Dans un communiqué, cette dernière a annoncé l'ouverture d'une enquête sur cette attaque dont elle a été victime. "Avant toute conclusion, nous avons déjà pris des mesures pour contenir de tels piratages sur les comptes de nos utilisateurs", a précisé le PDG de l'application.
Ce piratage intervient alors que depuis la fin de semaine dernière, les tensions se sont aggravées entre Ankara et l'Union européenne sur fond de campagne électorale en faveur du référendum sur la réforme constitutionnelle, voulue par Recep Tayyip Erdogan. Plusieurs réunions publiques ont été annulées en Allemagne, en Autriche et aux Pays-Bas. L'un des dignitaires devant s'exprimer à la tribune n'était autre que le chef turc de la diplomatie, Mevlut Cavusoglu. Celui-ci, tout comme le président Erdogan, a fustigé le comportement de l'Allemagne et des Pays-Bas, les accusant de recourir à des pratiques nazies et fascistes. À Rotterdam, le 11 mars, l'avion de ministre turc des Affaires étrangères s'est même vu refusé l'autorisation d'atterrir après que les autorités de la ville ont interdit la tenue d'un meeting politique.
Conscient de la diaspora turque en Europe, le gouvernement d'Ankara comptait multiplier les prises de paroles dans des points stratégiques du continent afin de rassembler davantage de votes en faveur de la réforme. Une réforme qui permettrait notamment à Recep Tayyip Erdogan de rester au pouvoir jusqu'en 2029, et qui inquiète Bruxelles du fait d'une possible dérive autocratique.
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