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Un prisonnier norvégien s'évade en surf
L'homme a pris la poudre d'escampette à l'aide d'un surf et d'une pelle en plastique. Il n'était pourtant pas détenu dans la prison la plus sévère.
Condamné pour agression sexuelle, un prisonnier âgé d'une vingtaine d'années n'a rien trouvé de mieux qu'un surf pour s'évader de l'île-prison de Bastoy, en Norvège, jeudi 6 août. Pour effectuer les trois kilomètres qui le séparaient de la côte, l'audacieux fugitif était muni d'une pelle qui lui a servi de pagaie, rapporte le Time magazine.
L'établissement dans lequel il purgeait sa peine a pourtant de quoi rendre les prisonniers du monde entier envieux. Cette prison, qui se situe sur une île de 2,6 km², n'a rien à voir avec la célèbre Alcatraz : sans mur d'enceinte ni barbelés, elle est dotée de courts de tennis, d'un terrain de football et d'un sauna. Quand ils le souhaitent, les 115 prisonniers - tueurs en série, violeurs et trafiquants de drogue - logés dans des bungalows, peuvent se rendre à la plage.
Un faible taux de récidive
Ce système carcéral est particulièrement répandu dans les pays scandinaves. Au Danemark, 34% des détenus sont placés dans des prisons sans barreaux. Ce chiffre concerne aussi 32% des prisonniers finlandais et 24% des détenus suédois. Par conséquent, Bastoy présente un faible taux de récidive. Il atteint 16% dans les deux ans suivant la remise en liberté, contre 43% aux États-Unis dans les trois ans suivants, selon un rapport du Pew Center (2011).
Ce fonctionnement pénitentiaire, aussi insolite soit-il, permet de largement réduire le nombre de suicides en milieu carcéral. Basé sur la réadaptation sociale et la réinsertion, il offre à ses prisonniers la possibilité de travailler et de gagner un salaire de 10,75 dollars par jour, explique le journal canadien La Presse.
En temps normal, un tel système de détention décourage les évasions. Le fugitif du 6 août marquera les annales de Bostoy, puisque la liste de ses prédécesseurs se compte sur les doigts d'une main. Rattrapé immédiatement après avoir atteint la côte, il purgera la fin de sa peine dans une prison haute sécurit car "il n'y a pas de ticket de retour après une évasion", a déclaré Tom Eberhardt, le chef de la prison.
