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Un homme de 89 ans condamné à 10 ans de prison pour le meurtre de son ex-gendre
Un homme de 89 ans a été condamné pour avoir tué son ex-gendre, qu'il tient pour responsable de la mort de sa fille.
Un gyrophare de police (archives).
Crédit : PHILIPPE HUGUEN / AFP
Un homme de 89 ans, Jean Bastouill, a été condamné vendredi 12 décembre par la cour d'assises des Pyrénées-Orientales à 10 ans de prison pour l'assassinat en 2010 de son ancien gendre, qu'il tenait pour responsable de la mort brutale de sa fille deux ans auparavant.
L'homme, qui comparaissait libre après avoir fait un an de détention provisoire, a été arrêté à l'annonce du verdict. Désespéré, se débattant, il a tenté de prendre l'arme d'un policier en lançant: "Donnez-moi une arme !". Le vieillard a été condamné à la peine la plus lourde réclamée par l'avocat général Bruno Albouy, qui avait requis "de 5 à 10 ans" contre lui.
L'avocat général expliquait ce réquisitoire en estimant qu'il convenait de "tenir compte de la personnalité exemplaire de l'accusé (...) et de son âge", tout en considérant: "la préméditation ne fait aucun doute". Bastouill n'a cessé de réaffirmer pendant le procès qu'il avait acquis la certitude que Jean-Charles Messmer, médecin-légiste, avait tué sa fille, décédée d'un malaise brutal à son domicile le 15 août 2008.
Persuadé qu'il avait tué sa fille
Il a reconnu avoir tiré plusieurs coups de fusil sur Messmer, le 20 juillet 2010 alors que cet homme de 63 ans prenait son petit-déjeuner sur la terrasse de sa villa proche de celle de Bastouill à Rivesaltes. Le vieil homme a cependant affirmé qu'il n'avait pas prémédité son geste.
Le procès, qui a duré cinq jours, a souvent tourné à la mise en cause de la victime, des témoins laissant planer des doutes sur un possible empoisonnement de la fille de Bastouill par son mari, au grand dam des avocats des parties civiles, la famille du docteur Messmer et la femme qui était devenue sa nouvelle compagne.
Me Etienne Nicolau, défenseur de Bastouill, avait demandé dans sa plaidoirie que la cour "ne juge pas les faits mais l'homme, qui n'est pas coupable". "Cinq ou dix ans de prison pour lui c'est pareil, c'est une peine à perpétuité, voire mortelle", a-t-il plaidé. A l'annonce du verdict, la défense a indiqué immédiatement qu'elle allait faire appel.
