Le service UberPop du géant américain Uber, qui met en relation clients et chauffeurs non professionnels, est-il contraire à la loi ? La Cour d'appel de Paris, qui avait mis sa décision en délibéré, se prononce ce mardi 31 mars sur l'affaire qui a opposé la société californienne et certains de ses concurrents véhicules de tourisme avec chauffeurs (VTC) pour concurrence déloyale sur le service UberPop, implanté à Paris, Bordeaux, Nice, Toulouse, Lyon et Lille.
En décembre dernier, le tribunal de commerce de Paris s'était refusé à interdire ce service, provoquant la colère des chauffeurs de taxis. Depuis le 1er janvier, la loi Thévenoud réglemente l'activité des VTC. Mais Uber estime qu'il n'est pas concerné par cette loi. Le service est donc toujours actif. Mais quel est l'impact réel de la concurrence des VTC sur l'activité des taxis traditionnels ? Après un an de bras-de-fer acharné entre les deux professions, l'avantage tourne très nettement en faveur des VTC.
Le temps d'attente des véhicules en station a bondi. En un an, il est passé de quinze minutes à plus d'une heure. Pareil dans les aéroports, où les parkings réservés sont saturés. La clientèle a déserté. Un taxi moyen est passé de vingt-cinq courses par jour à cinq seulement aujourd'hui. "Ça fait un an. C'est une catastrophe. On ne travaille plus", déplore Carlos. Dans son taxi à l'intérieur cuir, ce chauffeur en cravate s'alarme de la situation. Il touche désormais moins que le Smic horaire. "Tous les mois je suis à découvert à la banque. C'est du stress. Le banquier appelle presque tous les jours. Heureusement que ma femme travaille, sinon je serais très mal", confie-t-il.
Les chauffeurs de taxis souffrent aussi de la baisse des partenariats contractés avec des grandes entreprises ou des hôtels qui préfèrent désormais les forfaits libres et non réglementés des VTC. "On est en train de faire disparaître la profession", déplore Karim Dhaak, président de l'association Taxis libres, qui assure que le chiffre d'affaires des chauffeurs a été divisé par quatre depuis un an. "La loi n'arrange pas les choses. Elle permet aux chauffeurs de taxis de passer trop facilement au VTC. C'est navrant, mais je les comprends". Comme la moitié des taxis, Carlos envisage de rendre l'enseigne au-dessus de son toit. Deux VTC sur cinq sont désormais conduits par des anciens chauffeurs de taxis.
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