Tanguy Pastureau : "Eurovision", le shoot annuel de kitsch

Enfin, ce soir, c’est l’Eurovision. À nous les paillettes, la grosse dose de kitsch, les femmes à barbe, les icônes gay, les moldaves sapés comme en 84, et les Allemands à nuque longue. Enfin une bonne soirée télé, détendue du slip, ici c’est pas La Grande Librairie de France 5 et ses écrivains mornes, l’Eurovision c’est la fête des couillons, la nouba des glandus, la pause qu’on fait chaque année subir à notre ciboulot usé.

 
Vous le savez, nous, la France, on n’a pas gagné depuis 77, puisque Macron, notre dernier winner, refuse d’y aller en duo avec Brigitte. Chaque année, on finit en bas de classement, avec 3 pauvres points, des belges qui ont pitié de nous, même Hollande fait plus dans les sondages de la Sofres. Chaque année, on va se coucher, après le comptage des points, à 3h40 du matin, en pleurant sur la déchéance de notre nation, qui a eu Jeanne d’Arc, Napoléon et de Gaulle, et qui a désormais Tex, Michel Sapin, le testeur de culottes, et qui à Verdun invite le rappeur Black M, ce qui est aussi approprié que si on fêtait les 900 ans de l’abbaye de Sénanque avec un live d’Elodie Frégé en train se coincer un Mikojet entre les miches.
 
Mais cette année, tout peut changer, car Amir, notre candidat, un ancien dentiste qui a eu une révélation en pleine extraction de la dent de sagesse de Mme Sanchez, il a laissé la moitié de la ratiche et s’est taillé avec sa gratte, Amir, donc, fait figure de favori. Sa prestation va être énorme, à côté le show de Beyoncé c’est Danyel Gérard sur la tournée Age Tendre et Tête de Bois. En effet, pendant qu’il chante sont projetées des images de planètes et galaxies sur écran géant, à un moment on voit passer Jacques Cheminade sur le dos d’un alien et les Bodganov avec leur appareil à brushing...