Sommes-nous déjà tous sous surveillance ?

Le projet de loi sur le Renseignement doit être adopté la semaine prochaine. Le texte fait polémique : nécessaire pour certains, attentatoire aux libertés pour d'autres. Mais on va voir avec vous que d'ores et déjà tous nos faits et gestes sont de fait totalement surveillés pour ne pas dire espionnés.

À Paris, nous sommes, par exemple, surveillés à chaque instant. À cause du passe Navigo pour prendre le métro d'abord. Ça y est. La RATP sait où je suis. Elle sait aussi que j'étais à 22h00 hier à Bastille. Mes trois derniers trajets sont enregistrés, conservés et disponibles si la justice en a besoin. 

Premier mouchard : le smartphone

Trente minutes de métro, puis à peine quelques centaines de mètres à pied. J'ai déjà été filmée par quatre caméras de la préfecture de police, une cinquantaine de la RATP, et encore une douzaine d'autres caméras privées : la Poste, un distributeur, des magasins, et en ce moment dans le studio de RTL.

Et beaucoup de personnes ont un smartphone. Lui aussi il nous suit à la trace. C'est le mouchard numéro un. Et très souvent on s'en rend pas compte. La CNIL, la commission nationale de l'informatique et des libertés, a tenté d'y voir un peu plus clair à travers une expérience inédite, six testeurs, six téléphones. Et les résultats donnent le tournis : la plupart des applications ne se gênent pas pour collecter des données personnelles dont elles n'ont absolument pas besoin pour fonctionner. L’intérêt : faire de l'agent. Les applications collectent en fait le maximum de données pour les vendre à des annonceurs publicitaires. Internet, Facebook se nourrit de vous.