Un entrepôt à ciel ouvert, c’est l’impression que donne, à première vue, la rue Dejean. Des piles de cartons, des déchets, des paquets de cacahuètes qui s’écrasent sous les roues des voitures, et une marée humaine qui crie, s’invective, se bouscule d’étalage en étalage. Dans cette rue, les vendeurs à la sauvette font la loi. Des affrontements les opposent régulièrement aux pickpockets, sans oublier les prostituées et les dealers. C’est pour combattre ce trafic que s’est constituée, il y a trois ans, l’association La vie Dejean.
C’est avec une joie indescriptible que les membres de cette association ont appris que le tribunal administratif a condamné la mairie et la préfecture de police de Paris à une amende de 5.000 euros au titre de "préjudice psychologique", disent les riverains. Préjudice qui résulte, selon les mots du juge, "respectivement de la faute commise par le préfet de police dans l'exercice de sa mission de sécurité et par la ville de Paris dans l'exercice de ses missions de maintien de la salubrité publique et de gestion des déchets".
Le tribunal a ainsi donné raison aux riverains, qui estiment que leur situation constitue une rupture d’égalité avec leurs concitoyens parisiens : "On est contents d’être enfin reconnus comme victimes de cette situation qui dure depuis des années", a martelé Visnja Cogan, membre de l’association. Cette enseignante d’anglais revendique le droit d’être protégée comme ses concitoyens Parisiens : "sous prétexte que nous vivons dans un quartier populaire, on est délaissé par la mairie et la préfecture de police", a-t-elle affirmé, en appelant les pouvoirs publics à assumer leurs responsabilités.
La mairie a aussitôt annoncé qu’elle faisait appel du jugement. Répondant aux questions d’RTL, Colombe Brossel, adjointe à la maire en charge des questions de sécurité et de prévention, assure comprendre la frustration des riverains de Château-Rouge. Cependant, elle estime que la mairie a déployé des moyens considérables pour que ce quartier soit propre : "La rue Dejean est la seule à être balayée quatre fois par jour, elle est lavée plusieurs fois par semaine", se défend Colombe Brossel. "Nous avons mis, à la disposition de la préfecture, une ben de la propreté de Paris, pour que les marchandises saisies par la police puissent être détruites : ça a un coût de 650 000 euros pour la ville", a-t-elle poursuivi.
S’il n’est pas d’usage que la préfecture de police se prononce sur une décision de justice, même quand celle-ci la concerne, elle n’a pas non plus dit si des moyens supplémentaires allaient être déployés pour dissuader les vendeurs à la sauvette et ainsi régler le problème d’insalubrité, ce qui constitue l’une des réclamations des riverains.
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