Attentat à Nice : "Notre douleur fait peur", confie Anne, mère d'une victime

Le soir du 14 juillet, Anne a perdu sa fille aînée de 12 ans à Nice. Depuis, elle préside l'association "Promenade des Anges - 14 juillet". Une association qui compte pour elle car cela permet de se comprendre : "Nous arrivons à nous soutenir et à nous faire du bien", explique-t-elle.

Le soir de l'attentat, Anne n'était pas sur la promenade des Anglais. Elle a été prévenue par un appel téléphonique de la mère de l'amie de sa fille avec qui elle se trouvait. "Je suis arrivée sur place moins de 10 minutes après, donc j'ai vu le carnage. Je remercie tous les hôteliers, les restaurateurs qui ont couvert les cadavres avec des nappes parce que cela m'a épargné énormément d'images atroces".

À présent, Anne se pose des questions et aimerait que l'on tire des enseignements de ce drame. "Je pense par exemple à la médecine légale", développe-t-elle. Elle était présente lors des derniers instants de sa fille à l'hôpital mais ensuite, le petit corps a été conservé pendant 6 jours dans un frigo le temps qu'une autopsie soit pratiquée. "Quand nous avons enfin pu nous recueillir, 6 jours après auprès de son corps, il y avait une énorme cicatrice sur tout son crâne et personne ne nous avait prévenu de ça", regrette-t-elle.

Après le 14 juillet, Anne, comme d'autres familles de victimes, a été reçue par le président François Hollande qui l'a "écoutée". "Nous avons parlé d'un hommage, de la nécessité d'un hommage". Anne est aussi mère d'une petite fille de 9 ans, et appréhende cette rentrée scolaire. "Les cris, l'agitation, la cour de récréation, un enfant qui pleure : c'est insupportable pour moi", avoue-t-elle. "J'ai besoin de calme, de grands espaces vides d'humanité".

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05/09/2022 à 14:40 - 01h07