Nantes va expérimenter les arrêts de bus à la demande

L'arrêt de bus, c'est le pilier des systèmes de transports en commun. Le 1er novembre prochain, Nantes va bousculer une doctrine qu'on croyait immuable : le bus, la nuit, va pouvoir s'arrêter en dehors des arrêts pour écourter les trajets à pied des passagères. Pendant les six mois qui viennent - et au-delà si le test est concluant - à partir de 22h30 il sera possible de descendre entre deux arrêts. Il suffira de demander. Une demande qui pourra être faite aussi bien par une femme que par un homme.

Il ne faut pas non plus qu'on prenne les bus de Nantes pour des taxis (ils ne vont pas remplacer UberPop). Les bus ne sortiront pas de leur itinéraires. Ce que font les chauffeurs de bus sympas est désormais encouragé pour éviter aux passagers d'avoir à marcher trop longtemps dans le noir.
Tout cela parait d'une simplicité absolue et évidente. Pourquoi n'y a-t-on pas pensé plus tôt ? D'abord parce que s'arrêter entre les arrêts, c'est antinomique. Ensuite, certains chauffeurs voient là une nouvelle source de conflit avec des passagers. En fait, l'expérience de Nantes va servir d'exemple pour l'ensemble de la France. Si ça marche, la pratique s'étendra à d'autres villes.

Une mesure qui ne coûte rien

À l'étranger, ça se fait déjà au Canada. À Montréal, on peut demander à descendre du bus dès que la nuit tombe. Ce qui intéressant c'est que cette pratique, instaurée en 1996, ne pose aujourd'hui aucun souci.

L'idée, derrière cette initiative, c'est aussi de lutter contre le harcèlement dans les transports. Un chiffre au printemps a réveillé les consciences : 100% des passagères de transports déclarent avoir subi du harcèlement sexiste ou une agression sexuelle dans leur déplacement. Combien d'entre elle renoncent à se déplacer ?

"Je veux que les femmes en France puissent aller où elles le souhaitent, quand elles le souhaitent", dit Pascale Boistard, secrétaire d'État aux Droits des femmes, qui s'est lancé dans un combat contre les harcèlements dans les transports. La ministre fait remarquer que "l'opération entre deux arrêts" présente un avantage non négligeable en ces temps de disette : c'est une mesure qui ne coûte rien. Pourquoi se priver d'essayer si jamais ça change la vie ?