"Les usines et les fabriques à la mode ne sont pas les vraies", explique Guillemette Faure

REPLAY - REPLAY / BILLET - L'industrie disparaît, mais pas son vocabulaire : les usines et les ateliers prospèrent, mais on y fait désormais du sport ou de la cuisine.

Une usine Renault à Sandouville, le 30 septembre 2014

Crédit : CHARLY TRIBALLEAU / AFP

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"Si vous avez des enfants en âge d’apprendre à lire, dans les abécédaires, à la lettre "U", vous trouverez, comme lorsque vous étiez enfant, "U" comme usine. Cette usine avec son toit en dents de scie était un régal à dessiner. Mais à combien d’enfants cette image peut-elle encore parler ?", interroge Guillemette Faure. À Paris par exemple, L’Usine est le nom d’un club de fitness "chic et exclusif alliant performance et design". "On a du mal à le croire. L'usine, nom d’un endroit que les ouvriers tentaient d’éviter à leurs enfants désigne aujourd'hui le lieu où l’on va faire des abdos fessiers", s'étonne la journaliste.

"Bien sûr, se dira t-on, c’est Paris. Mais en province aussi, l’usine est passée du vocable ouvrier à celui des cols blancs", fait-elle remarquer.

Plus nous vivons dans le jetable et le dématérialisé, plus nous avons besoin de nous faire croire que nous sommes encore des fabricants

Guillemette Faure