Les taux d'intérêt baissent, en France et partout dans le monde, et l'un des plus gros gagnant de cette évolution, ce sont les états ! La baisse continue du prix du crédit depuis plusieurs années consécutives fait en effet économise, 450 milliards d'euros aux états, selon une étude de l'agence financière Fitch, qui porte sur 34 pays. Et cela chaque année. Cela veut dire que pour payer le coût de leur dette, ces pays dépensent annuellement 450 milliards d'euros en moins qu'il y a cinq ans. Autant d'argent que les états utilisent à d'autres fins. Il n'y a pas de mystère, comme les États sont parmi les acteurs économiques les plus endettés, ce sont eux qui profitent le plus de la baisse des taux.
Et bien entendu, en France aussi, on profite de ce cadeau du ciel. Ainsi, 2016 est la quatrième année consécutive où la charge de la dette diminue. Chaque année, cela représente plusieurs milliards d'euros, qui donne une marge budgétaire supplémentaire au gouvernement. Cela représente à peu près le montant de la petite baisse des impôts sur le revenu des deux dernières années.
Pour un emprunt à dix ans, l'État français paye 0,15% par an, c'est à dire quasiment rien. L'argent est gratuit. Et sur une durée courte, un an par exemple, c'est extravagant, c'est un taux d'intérêt négatif ! Moins 0,6% par an, c'est à dire que l'État, s'il emprunte mille euros, ne remboursera que 960 dans un an. Alors bien sûr, tout cela ne concerne que les nouvelles dettes, celles qui sont contractées aujourd'hui. Le stock de dette ancienne se paye au prix de l'époque, c'est a dire avec des taux plus élevés. Ça explique que le coût de la dette française pour l'État soit encore de plus de 40 milliards, même s'il baisse.
Et dire qu'on a redouté la crise financière, la flambée des taux d'intérêt qui allaient asphyxier les États, rien de tout cela ne s'est produit. C'est vrai, mais c'est justement parce qu'on l'a redouté que cela ne s'est pas produit ! Les banques centrales, dans la crainte de cet événement, ont fait baisser les taux d'intérêt. Par ailleurs, on en n'a pas fini avec le risque de crise.
Vous allez dire que je noircis encore le tableau, mais tout événement économique fait à la fois des gagnants, et des perdants. Les gagnants de la baisse des taux, ce sont les acteurs endettés, comme les États. Et les perdants, ce sont les prêteurs, c'est-à-dire nous, les épargnants, qui voient la rémunération de leur épargne disparaître. Au point que certains spécialistes redoutent aujourd'hui un krach des fonds de pension, qui gèrent l'épargne retraite des citoyens dans de nombreux pays. Car cette épargne, elle est justement prêtée aux États, qui la rémunèrent quasiment rien. En France, nous n'avons pas de fonds de pension, mais c'est l'assurance vie qui est menacée de ce risque, sa rémunération devrait fortement baisser dans les temps qui viennent. Elle est aujourd'hui de 2,5 à 3 %, cela ne peut pas durer. L'Économie, c'est toujours Jean qui rit et Jean qui pleure : ce qui est bon pour le contribuable ne l'est pas forcément pour l'épargnant.
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